La vie tout simplement
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le 7 juil. 2019
7 j'aime
Nana, c’est un peu comme une collocation entre un ouragan et une brise légère : d’un côté, on a une punk rockeuse au cœur de feu, et de l’autre, une romantique éperdue qui pourrait pleurer sur un cupcake un peu trop sucré. Le résultat ? Une série qui vous fait passer des riffs de guitare électrique à des monologues intérieurs dignes d’un journal intime d’adolescente, le tout dans une ambiance où le drame se mêle à la mélodie.
L’histoire suit deux jeunes femmes qui s’appellent toutes les deux Nana (parce que pourquoi faire simple ?) et qui n’auraient pas pu être plus différentes. Nana Osaki, la punk-rockeuse au charisme de leader de groupe, traîne son cœur brisé dans le métro en direction de Tokyo, avec ses rêves de rock’n’roll sous le bras et un look qui pourrait faire fondre des enceintes. Et de l’autre côté, on a Nana Komatsu, affectueusement surnommée Hachi, qui est tout l’inverse : une tornade émotionnelle un peu perdue, qui tombe amoureuse plus souvent qu’on change de chanson à la radio. Ensemble, elles deviennent colocataires dans un appartement minuscule qui semble à peine capable de contenir toute la passion, les rêves et les drames qu’elles traînent derrière elles.
Ce qui fait le charme de Nana, c’est justement ce contraste constant entre les deux personnages. Nana Osaki incarne la force brute, l’indépendance, et la quête d’un succès à coups de guitares saturées, tandis que Hachi représente l’innocence, les rêveries amoureuses et une capacité à s'auto-détruire dans des relations aussi instables qu’un ampli mal branché. Leur dynamique est une montagne russe émotionnelle : tantôt meilleures amies prêtes à conquérir le monde, tantôt perdues dans des méandres de sentiments non-dits et de déceptions amoureuses.
Mais Nana ne se contente pas d’être un simple "slice of life" avec des histoires de cœur et des solos de guitare. C’est aussi une plongée dans l’univers des rêves déchus, des amours complexes et des amitiés qui parfois vacillent sous le poids des choix de vie. L’industrie musicale japonaise devient le théâtre de tous les excès, où chaque succès se paye au prix fort, et où chaque relation sentimentale semble être une bombe à retardement prête à exploser en larmes ou en hurlements.
Visuellement, la série nous emmène dans un Tokyo stylisé, où les concerts de rock se déroulent dans des salles enfumées et où les couchers de soleil sur les toits de la ville sont aussi mélancoliques que les ballades que chante Nana Osaki. La bande-son, bien sûr, est une des grandes forces de la série, avec des morceaux de rock accrocheurs qui deviennent presque des personnages à part entière, accompagnant chaque moment clé avec une intensité qui fait vibrer.
Le hic, cependant, c’est que Nana aime parfois un peu trop les drames à rallonge. Entre les triangles amoureux, les hésitations sentimentales de Hachi, et les flashbacks sur la relation tourmentée entre Nana Osaki et son ex, il arrive que l’intrigue s’enlise un peu, répétant certains schémas émotionnels jusqu'à l’usure. Les fans de romances compliquées seront ravis, mais ceux qui espèrent un peu plus de rock pur et dur risquent parfois de trouver le tout un peu trop "feuilletonnesque".
Et puis, bien sûr, il y a la fameuse question laissée en suspens : Nana ne vous offre pas vraiment de conclusion satisfaisante. L’histoire avance, le drame monte, les guitares continuent de jouer… et puis la série s’arrête, laissant un goût d’inachevé qui peut être aussi frustrant qu’un concert interrompu en plein milieu du solo final.
En résumé, Nana est une série qui mélange le rugissement du rock avec les soupirs des amours compliquées. C’est une ode à l’amitié féminine, à la passion artistique, et aux choix de vie qui nous déchirent. Préparez-vous à alterner entre headbang et mouchoirs, parce que dans Nana, tout est question de balance : entre le cœur et la raison, entre les riffs de guitare et les larmes.
Créée
le 30 oct. 2024
Critique lue 8 fois
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