Needless
6.3
Needless

Anime (mangas) Tokyo MX (2009)

L'animé le plus débile de tous les temps

‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ Needless c'est l'histoire d'un prêtre cyborg bodybuildé, Adam Blade, doublé par la voix de Dio, qui se bat contre une entreprise maléfique gouverné par son clone raté, dans un japon post-apocalyptique où des mutants se battent à l'aide de super pouvoirs. Dans sa quête, il est accompagné par Eve, dont le rôle principal est d'être la caution féminine, du héros, Cruz, dont on oublie parfois qu'il est le héros tant il est insignifiant, et d'autres personnages dont leur utilité n'égale que leur présence dans le récit (inexistant). Le tout assermenté de combats sans aucun sens où celui qui crie le plus fort le nom de son attaque remporte la bagarre (spoiler, le prêtre crie fort). Bref, nous sommes face au beau dans tous les sens du terme.


‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ Je continue à écrire des critiques d'animés nuls que personne ne regarde avec Needless. Difficile de vraiment décrire ce qu'est Needless, car il est de ce genre d'animé qui se prenne au 1,5e degré. Évidemment pas premier degré au vu de son scénario et de ses personnages débiles, mais pas non plus complètement second degré dans le traitement que les créateurs font au récit. On est ici face à mon genre d'œuvre favoris, car on garde la liberté d'un anime qui n'en a que faire des normes et des poncifs de son genre, mais qui ne tombe jamais non plus dans une forme de cynisme qui minimiserais toute émotion. En fait, Needless se présente comme une sorte de parodie ou de détournement de shonen, avec son héros qui transpire le héros de récits initiatiques, avec le personnage du prêtre qui est le mentor bienveillant, et le personnage féminin qui est une incarnation de la féminité. Et Needless va réussir à retourner tous ces poncifs pour en abuser au point où ces derniers tombent dans l'absurde. Le héros est complètement inexistant et sert juste d'esclave au groupe, le prêtre est à la limite d'être un psychopathe à moitié fou, et Eve aurait sûrement provoqué à elle seule la chute du régime iranien tant son habillement est léger.

‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ Et on arrive dès le premier épisode à l'idée que dans cet animé, tout est fait pour être complètement con, mais pas juste un peu débile pour faire sourire le spectateur, aucune molécule d'intelligence n'est toléré pour ne garder la forme la plus pure de connerie. Les personnages sont tellement con qu'ils seraient capable d'oublier de respirer. L'univers n'a aucune logique et tout est prétexte à se foutre sur la gueule dans des combats qui ne font aucun sens, tout est prétexte à faire avancer le scénario de la façon la moins naturelle possible (tiens explorons ce gros donjon gardé par des rebelles super dangereux parce qu'un petit garçon inconnu me demande de le faire), prétexte à dessiner des petites filles à moitié nues (oui parce que c'est un prêtre, donc un pédophile, logique). L'apothéose étant quand on termine cet avalanche de conneries sur le poncif le plus vu et revu, que notre héros sans pouvoir a la capacité d'avoir plus de deux neurones qui se connectent et donc être capable de réfléchir (ce qui dans cet animé est le plus rare des super pouvoirs).

‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ Le plus drôle finalement, c'est que l'anime est très conscient de n'avoir aucun sens, et va jouer justement sur ça en surabondant dans l'excès, ce qui fait paradoxalement quelque chose d'assez jouissif à regarder. On sens que l'anime ne se prend jamais au sérieux, et que c'est presque un délire de scénariste se demandant jusqu'où ils vont bien pouvoir aller dans le ridicule. En fait parfois on ne rigole pas tellement pendant l'épisode de Needless, mais après coup, quand on se rend compte qu'on a vu un épisode entier où un groupe de filles doit se déshabiller pour avancer dans une maison piégée, quand une baston éclate et dure un épisode entier parce que quelqu'un a confondu le prêtre avec le pdg de l'entreprise maléfique, quand on se rend compte qu'on a le personnage du scientifique qui ne sert strictement à rien, et ce depuis le début de l'anime alors qu'on est à l'épisode 12. Il y a même quelques trouvailles stylistiques assez audacieuses, notamment quand le style d'animation change du tout au tout pour présenter une scène comique (ce qui accentue encore d'avantage le ressentie d'être face à une œuvre qui n'en a que faire de la cohérence ou de la logique).

‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ Un point qui illustre bien la philosophie de Needless est la présence de fan service, ou plutôt son omniprésence : dans vos animés lambda vous aviez du fan service, et bah dans Needless, on va tellement en mettre que vous allez vomir du fan service par tous les orifices. Il y a des épisodes où je suis persuadé, si on met bout à bout toutes les scènes de fan service ou plans culottes, on doit être à plus de la moitié de l'épisode. Alors on trouve (à raison) que c'est complètement con mais on peut aussi prendre ces scènes débilement débiles comme des réductions (ou plutôt des excès) à l'absurde de certains codes d'animés, un peu à l'image de l'ensemble de l'anime finalement.


En bref Needless c'est un animé qui sait ce qu'il propose, un détournement des codes des animés ne se prenant jamais au sérieux, un délire de scénaristes qui s'amusent à écrire une sorte de crash test de stupidité, mais ...


‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ...parce qu'il y a un mais de taille, c'est que ce que j'ai décris ne vaut que pour la première moitié/premier tiers de l'animé. On se rend compte vers la moitié que l'animé se prend d'un coup beaucoup trop au sérieux. On avait un coté presque cartoonesque dans les combats précédents qu'on en retrouve plus, les enjeux sont pris beaucoup trop au sérieux, et on perd le côté complètement décontracté qui faisait la force de l'animé. J'ai du mal à comprendre ce retournement parce que quand Needless essaie d'être sérieux, c'est pas bien, c'est même pas bien du tout. Les combats sont pas toujours spécialement bien animés, les antagonistes pas intéressant, on n'arrive pas à être investis dans les enjeux que pose l'animé. En bref on est face à un anime vraiment quelconque, sans vraiment de qualité ou de proposition qui le rendrait intéressant à regarder comparé à la masse d'autres œuvres du même style.

‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ Le pire étant pour moi de véritables problèmes de rythmes qui se font sentir même un peu avant la moitié de l'animé. On ne sait pas pourquoi, mais à un moment les scénaristes se sont dit que ce serait une bonne idée de laisser nos héros dans une salle où ils enchaîneraient des combats pendant 10 épisodes. Alors oui c'est marrant de un voir un détournement du code du combat interminable, mais le problème étant qu'à la fin, ce n'est plus tellement détourné, et juste pris au premier degré. Le tout entrecoupé par des épisodes flashbacks qui varient du moyen au médiocre. Le final reste quand même sympa (même si là encore très premier degré), parce que justement la production suit, et qu'on a de vrais jolies moments d'animation, de rythme, et même, soyons fous, d'émotions. On passe ainsi d'un animé qui allait à mille à l'heure et qui enchaînait les arcs narratifs à une sorte de trou noir temporelle où tous les épisodes se ressemblent dans leur médiocrité. La folie décontractée et libérée passe au second plan et se trouve limité à quelques scénettes là où avant elle était au centre de tout l'animé.


‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ En bref difficile de conseiller Needless à tout le monde, même en se focalisant uniquement sur ces points forts, tant il faut être ouvert à la proposition et à l'humour quand même assez spécial de cet animé. Je pense que pour apprécier Needless il faut se mettre dans l'état d'esprit de regarder un nanar, mais un nanar qui s'assume comme tel, qui aime tomber dans l'absurde et dans le grotesque, et qui apprécie jouer sur les codes du genre jusqu'au ridicule. Juste dommage que l'animé abandonne mi chemin cette direction.

Nuipir
6
Écrit par

Créée

le 11 nov. 2024

Critique lue 11 fois

Nuipir

Écrit par

Critique lue 11 fois

D'autres avis sur Needless

Needless
Nuipir
6

L'animé le plus débile de tous les temps

‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ ‎ Needless c'est l'histoire d'un prêtre cyborg bodybuildé, Adam Blade, doublé par la voix de Dio, qui se bat contre une entreprise maléfique gouverné par son clone raté, dans un...

le 11 nov. 2024

Du même critique

Gushing Over Magical Girls
Nuipir
10

It's just so peak

Oubliez Demon Slayer, oubliez Evangelion, oubliez Jujutsu Kaisen, voilà le vrai anime générationnel, celui dont on se souviendra dans 50 ans, celui que l'on regardera rétrospectivement en disant "ah...

le 14 avr. 2024

2 j'aime

2

Le Château dans le ciel
Nuipir
9

D'une poésie sans nom

Un beau jour, je ne sais pas trop pourquoi, je pris la décision de regarder tous les films du studio Ghibli. En en ayant entendu que du bien, je m'attendais donc à un premier film d'un certain...

le 10 juin 2018

1 j'aime

Hyouka
Nuipir
8

La beauté du quotidien

Du Kyoani qui fait du Kyoani ? Oui en quelque sorte : on retrouve un peu tous les aspects qui font la force des animés de ce studio. Le soin apporté aux visuels et à l'animation, la recherche dans la...

le 28 déc. 2024