Vide et mirages
Evangelion, c'est nul. Evangelion, c'est bien. Ces deux critiques, certes un peu restreintes, sont exactes l'une comme l'autres. Rares sont les histoires à pouvoir se vanter d'une pareille...
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le 4 sept. 2013
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J'avais pris plein de notes pour faire cette critique, mais malheureusement celles-ci se sont perdues dans les méandres d'une restauration (Windows vous aime). Je vais donc revenir sur cette série visionnée la semaine dernière, et qui ne m'a pas fait très très plaisir.
Passons d'abord par les points positif. Un scénario assez sympa, une très bonne bande originale (j'aime beaucoup l'ending) et une qualité de dessin excellente. Voilà. C'est déjà pas mal, mais hélas, cela ne fait pas tout.
Comme je l'ai dit, le scénario est assez sympa, mais bordel, prévenez-moi la prochaine fois que je dois avoir un diplôme d'ingénieur pour comprendre les explications scientifiques crachées par les personnages! Ça semble cohérent, mais pas moyen de piger un broc! Et ça à l'air important en plus!
Par moment, souvent même, on a juste l'impression d'assister à une avalanche de dénouements à la deus ex machina. Souvent utilisés dans les mangas/animés, il faut l'avouer, mais pas à outrance comme dans cette oeuvre... Une autre GROSSE faute est que certains éléments ESSENTIELS à la compréhension de l'histoire sont bazardés comme ça, entre deux sous-titres, pour ne plus jamais être évoqués à la suite. Oui, on peut revenir en arrière, ouf, mais de un, ça coupe l'immersion, et de deux, mais quel calvaire pour les pauvres gosses qui ont vu l'animé à la télé à l'époque du non-numérique! Une explication ratée et pouf, t'es largué pour une bonne partie des prochains épisodes!
Ensuite, on touche au sujet sensible, la psychologie des personnages qui aurait hissé cet animé au premier rang. Ainsi que les notions philosophiques sous-jacentes. Pour ce dernières, j'avoue qu'elles sont parfois bien abordées, lors des trois derniers épisodes. PARFOIS. Entre des minutes et des minutes de RIEN et de BEAUCOUP pour ne RIEN DIRE. Car, désolé de le dire aussi crûment, ces séquences philosophiques sont affreusement niaises et soutiennent le délire insupportable d'un ado qui tape sa crise de "personne ne m'aime, c'est pas juste, pourquoi moi, tout le monde me déteste, je suis inutile, et..." TA GUEULE! Juste, ferme-la! Oui, nous ressentons tous un mal-être à l'adolescence, mais il ne faut pas pousser. Tu conduis des fucking robots mec, t'es pas content? T'as des potes, des meufs, t'es pas content? Arrête de te sentir persécuté, et écoute ce que les autres ressentent! Tu es aimé, utilisé, mais aimé! (Tous ceux ayant vu l'animé sauront à qui je m'adresse). Bon après, ça peut toucher sincèrement des ados en pleine crise, et je le pense sérieusement, mais alors je ne suis peut-être pas le public ciblé. C'est une hypothèse.
Comme le délire Yaoi durant 2 épisodes. Je me demande d'où ils l'ont sorti celui-là. Un cliché de mauvaises animations japonaises qui n'avait, selon moi, rien à faire là. On peut faire bien sûr, comme dit plus haut, le rapprochement avec l'adolescence, avec le jeune qui se cherche encore, mais à cela, même réponse, je ne suis pas le public ciblé. Je veux dire, ce personnage yaoi est amené comme un cheveu sur la soupe, il sort de nulle part, et part comme il est venu. Il fait évoluer un tant soit peu le protagoniste, mais n'était je pense pas nécessaire ==> Un deus ex machina en plus.
Pour les notions bien amenées, il y a certains passages de l'interrogatoire final qui donne à réfléchir, comme la complémentarité qu'un humain à besoin d'un autre humain, pour se sentir heureux, car il a perdu son bonheur en perdant sa mère, mère de tous, Eve. C'est d'ailleurs une notion Platonicienne, dont je me souviens vaguement (je ferai un Edit si je retombe dessus). C'est assez bien expliqué et sert bien le scénario final.
Un autre concept, dont je ne retombe plus sur l'auteur cette-fois, c'est la notion de liberté totale. Comment façonnerait-on un monde vide? Par où commencer? Hé bien on utilisera la plupart du temps les sentiers déjà battus, à savoir un sol plat, etc. Donc où commence la liberté que l'on souhaite? C'est très bien exprimé dans l'animé.
Mais malgré de bonnes idées, une histoire qui me bottait bien au début, l'animé semble trébucher dans ses propres pieds, en se perdant entre le primordial et l'inutile, en incorporant des plans beaucoup trop longs (je n'en ai pas parlé ici car c'est un choix artistique, bon ou pas...), des personnages qui se veulent avoir une forte personnalité, mais qui au terme sont creux.
Mélanger les styles peut être une très bonne idée, et aurait pu l'être dans ces conditions, mais le projet n'a selon moi pas été construit/finalisé convenablement.
Amoureux de l'animation japonaise, j'en attendais beaucoup de ce monument, et ai été profondément déçu.
Note: Attention, je ne crache absolument pas sur ceux qui ont aimé cet animé, je suis sûr que de bonnes choses peuvent s'y trouver que je n'aurait pas vues, ou interprétées différemment, malgré l'attention que j'y ai portée, c'est pourquoi je vous invite à me dire en commentaire vos contre-arguments et vos avis. Merci!
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les animes japonais avec les meilleures bandes-son, Les meilleurs openings/endings d'animes japonais et Les séries aux fins les plus décevantes
Créée
le 26 août 2017
Critique lue 555 fois
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1 commentaire
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