New York Section Criminelle, diffusée sur USA Network en 2001, c’est comme si Sherlock Holmes et Hercule Poirot avaient décidé de se réincarner en inspecteurs du NYPD, avec un penchant pour la psychologie de haute précision et une tolérance zéro pour les demi-mensonges. L’inspecteur Robert Goren (incarné par Vincent D'Onofrio) est le héros de cette enquête labyrinthique, un type aussi doué pour les déductions improbables que pour les monologues intimidants. Aux côtés de sa partenaire Alexandra Eames, il plonge dans les méandres de la criminalité new-yorkaise avec un regard perçant et une obsession pour les détails qui ferait pâlir n’importe quel détective privé de série noire.
La particularité de New York Section Criminelle, c’est que chaque épisode est une partie d’échecs entre Goren et des criminels qui, bien sûr, pensent pouvoir tromper la police. Sauf qu’ils n’ont pas compté sur Goren, ce détective qui a la capacité surnaturelle de lire les suspects comme un livre ouvert – un livre légèrement déchiré et mal relié, certes, mais qu’il parcourt avec une fascination inquiétante. Imaginez quelqu’un capable de dire quel genre de petit-déjeuner vous avez mangé rien qu’en regardant vos chaussures. C’est ça, l’inspecteur Goren.
L’intrigue de chaque épisode suit une recette bien rodée : un crime mystérieux, un suspect qui se croit plus malin que tout le monde, et Goren qui arrive pour tout déchiffrer, y compris le moindre tic nerveux du coupable. Il observe, il pose des questions apparemment innocentes, et soudain, il fait basculer l’entretien en mode interrogation psychanalytique, laissant le suspect aussi confus que s’il venait de se prendre une session gratuite de thérapie. Les autres personnages tentent de suivre le fil, mais soyons honnêtes, Goren est dans une ligue à part. Sa partenaire Eames, plus pragmatique et terre-à-terre, joue souvent le rôle de l’encre dans la mer : elle calme les eaux alors que Goren plonge toujours plus profond dans les mystères.
Visuellement, la série est fidèle à la marque de fabrique de Law & Order : sobre, sombre, avec une esthétique réaliste qui nous plonge dans le quotidien des rues new-yorkaises. Mais Section Criminelle se démarque par son ambiance plus "cérébrale", où les confrontations verbales et les monologues intérieurs prennent presque autant de place que les scènes d’action. Ici, on est moins dans la poursuite en voiture et plus dans le jeu de regards tendu autour d’une table d’interrogatoire. La tension est palpable et monte crescendo au fur et à mesure que Goren démonte méthodiquement les mensonges du coupable, un détail à la fois.
Le grand atout de la série, c’est bien sûr Goren lui-même. Il n’est pas juste un flic, il est un profiler avant l’heure, un détective qui prend un malin plaisir à explorer les moindres failles de l’esprit humain. Ce qui peut être troublant, d’ailleurs, c’est qu’on ne sait jamais vraiment si Goren est lui-même tout à fait sain d’esprit. Il entre dans la tête des criminels avec une aisance déconcertante, et parfois, on se demande s’il ne se perd pas un peu dans ces méandres psychologiques. Son approche est unique, mêlant psychologie, empathie et intimidation subtile, une recette qui déstabilise autant les suspects que les spectateurs.
Le seul bémol de la série pourrait résider dans sa structure très "procédurale" : chaque épisode suit un schéma qui peut finir par devenir prévisible. On sait que Goren va avoir un moment d’illumination, que le suspect va craquer sous la pression de ses questions, et que le mystère sera finalement résolu, souvent avec une confession ou un twist final inattendu. Cependant, la profondeur des personnages et la qualité de l’écriture font que même en sachant comment cela va se terminer, on est toujours accroché par les dialogues percutants et les révélations psychologiques.
New York Section Criminelle est une série pour les amateurs de casse-têtes, de joutes verbales et de plongées profondes dans l’esprit humain. Goren, avec son approche aussi intense que singulière, est le cœur battant de la série, un inspecteur qui dépasse les conventions et qui nous entraîne dans des enquêtes aussi intellectuelles que dramatiques. Si vous aimez les crimes qui se résolvent dans l’arène de l’intellect plutôt que par la force brute, alors cette série vous donnera votre dose de mystère, de suspense et de confrontations psychologiques tendues.
En résumé, New York Section Criminelle transforme chaque enquête en un duel mental, où Goren brille par ses déductions et ses confrontations avec des suspects aussi retors que lui. C’est une série qui, sous ses apparences de polar classique, cache une exploration fascinante de l’âme humaine, avec un inspecteur qui n’a pas peur de plonger dans les ombres pour y trouver la vérité.