Jae-yoon vit le pire scénario catastrophe pour tout coréen de son âge : se faire plaquer par sa petite copine pendant qu'il est coincé sous les drapeaux. Le service obligatoire en Corée, c'est un sujet. Déjà le pays persiste à appartenir à la short-list des 27 derniers pays qui en ont encore un (autour d'elle : ni la Chine, ni le Japon, ni les Philippines, ni le Vietnam...), et en plus il est assez long (voisin du Nord oblige), entre 18 et 22 mois. Toute réduction est rendue non négociable du fait de l'existence de la Corée septentrionale, où il est le plus long au monde. En conséquence de quoi les ruptures sont fréquentes, dont acte.
Yeongju de son côté ne vit pas exactement ce qu'on pourrait appeler le korean-dream : l'insertion sur le marché du travail n'est pas de tout repos pour les jeunes coréens. Et il favorise encore moins les jeunes coréennes. Bref, le stress, l'éloignement, la communication entravée...et une fois le temps écoulé, la rupture (sur un malentendu en plus). C'est donc la fin bien ordinaire d'un jeune couple lambda que nous racontent les scénaristes d'A Shop for Killer (Ah ?), de Parasite (oui.) et le réalisateur de La Frappe (ça y est, je sens que je commence à avoir votre attention). Et comment rendre cet ordinaire encore plus coréen ? En ajoutant une apocalypse zombie, bien sûr (si,si). Adapté du roman "Influenza" d'Han Sangwoon, Newtopia est donc un drama Zom-Com tourné à la Wes Anderson (mais pour 8m$ seulement... Pas que Wes soit connu pour des budgets mirobolants -en fait c'est même l'inverse- mais 8 épisodes d'une heure pour un budget inférieur à Rushmore, il faut quand même savoir rusé). Jae-yoon et Yeongju vont-ils parvenir à se rabibocher en pleine fin du monde ? Ce drama original va-t-il survivre à son échec déclaré par des critiques auto-proclamés qui l'ont accueilli d'un tir de barrage de shorts, de reels et de tik-tok assassins, dès la sortie du premier épisode ? Les Blonks Anti-Sooya vont-ils lâcher la grappe une minute à la moins anglophones de toutes les BP (on rappelle - en vain - qu'elle a initialement signé à la YG comme actrice, pas comme idol) ? Sérieusement, l'acharnement contre Jisoo, ça l'a atteint comme un séisme (Ah ah). Je suis sur que son rythme cardiaque s'est élevé (Ah ah). Comme une voiture de course (Vroum vroum vroum). La proposition était donc trop belle, il fallait lui couper la tête. Au moins je ne doute pas de l'espérance de vie des haters en herbe en cas d'épidémie zombax : ils ne manqueront pas de têtes à trancher. Pour ma part je ne vais pas prétendre que ce drama est exempt de défauts. Il souffre en partie de la comparaison symétrique avec Wes, dont les comédies ont une rythme plus rapide, ponctuée de moments mélancoliques que Newtopia désamorce peut être un peu trop). La partie flash-back de l'épisode 4 aurait favorablement pu arriver plus tôt, aussi. Et si Jisoo semble parfois ne pas jouer assez bien, c'est peut-être un effet relatif avec ses co-stars chevronnées (Park Jungmin le premier, qui vole souvent la vedette aux premiers rôles qui croisent sa scène). Mais j'en retiens également que Yoon Sung-hyun (le réal) se promène avec gourmandise entre les genre (du trés Télérama-compatible "La Frappe", taillé pour les festivals, au thriller pulp "Time to Hunt"sauce néo-giallo, pour netflix). C'est encore le duo en tête d'affiche de ce drama qui en parle le mieux : ils sont conscients que le K-zombie est devenu un cliché, mais que derrière la comédie horrifique apparente se dissimule un conte de fée, dont le thème est la résilience. Savoir se rétablir face au crise, c'est toujours salutaire, peine de cœur comprise. Bon, il s'agit d'un conte de fée un peu destroy quand même. Mais je veux bien revoir Kim Jisoo en cosplay-mérou, perf impassible et compo symétrique, si c'est pour tourner La Petite Murène.