Nichijou: My Ordinary Life
7.9
Nichijou: My Ordinary Life

Anime (mangas) TV Aichi (2011)

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Nichijou est de ces séries dont on dit affectueusement (ou non) qu'elles n'ont aucun sens et que leurs créateurs ont pris de la drogue. C'est bien gentil mais ça occulte le taf de malade qui a été fait sur cet anime, l'un des plus audacieux qu'il m'ait été donné de voir.


Nichijou est avant toute chose une claque graphique. Ne vous fiez pas à son style simple -d'aucuns diront "enfantin"-, l'anime dispose d'une excellente animation et de décors très détaillés. Il y a une vraie maîtrise des couleurs aussi, elles rendent l'ensemble lisible et cohérent. Votre oeil ne sera jamais attiré par un élément en 3D moche ou un fond vide car il n'y en a pas, Dieu sait que c'est important pour l'immersion.


L'animation se révèle cruciale d'un point de vue comique, et là je ne sais même pas par où commencer... L'évidence déjà : Nichijou regorge de scènes d'action ultra-dynamiques et spectaculaires. La série a pour objectif premier de rendre l'ordinaire épique, et elle le fait TRÈS bien. Prises de catch, explosions, courses poursuites, rayons laser... On en prend plein la vue, à ce niveau-là Nichijou n'a rien à envier aux meilleures séries d'action. Et bien sûr c'est hilarant de voir des situations quotidiennes banales dégénérer de la sorte, ça peut partir en sucette à chaque instant.


Kyoto Animation disposait d'un budget conséquent pour une comédie mais a aussi fait preuve de beaucoup de talent pour sublimer le matériau d'origine (manga). Changements d'angles, de couleurs, de style... L'anime se renouvelle et surprend sans cesse, j'adore ça. Yuuko surréagit à tout ce qui lui arrive et ils se sont donné la peine d'apporter des variations à chacune de ses mimiques, on s'en lasse jamais. Parfois ce sont des détails qui font la différence, comme les gouttes de sueur autour de Sakurai (la prof) lorsqu'elle est nerveuse, ou la clé de Nano qui tourne en fonction de son humeur. L'animation est expressive, vivante.


Le savoir-faire de KyoAni se ressent aussi dans la gestion du rythme. J'ai jeté un oeil au manga avant de rédiger cette critique et je l'ai trouvé moins percutant car plus rapide. L'anime me fait davantage penser à des montagnes russes, il te laisse souffler un peu avant de t'envoyer un gag encore plus costaud que le précédent. Après c'est très subjectif, c'est au feeling, difficile à illustrer. Il y a bien quelques procédés notables, l'usage du ralenti par exemple, ou encore un passage de l'épisode 4 qui me fait beaucoup rire, un simple mouvement de tête de Yuuko passé sous 4 angles différents pour créer un effet dramatique absurde et mettre l'emphase sur le gag suivant.


La structure des épisodes est intéressante, on alterne entre sketchs, situations "tranche de vie" plus posées (souvent avec le duo Nano/Hakase) et interludes divers, de quoi varier les plaisirs. On a du moe, de l'absurde, de la parodie, du comique de répétition, du comique de répétition, du comique de répétition etc. Je suis en train de revoir l'anime et j'y prends autant de plaisir que la première fois, ce qui n'était pas le cas avec Danshi Koukousei no Nichijou (DKN) par exemple, une comédie que l'on compare souvent à Nichijou. Le deuxième visionnage de DKN m'avait déçu parce qu'une fois la surprise passée, il ne restait pas grand-chose. Les sketchs reposaient trop souvent sur leur chute.
Pour en revenir aux interludes -Helvetica Standard, les pierre-papier-ciseaux, la corde à sauter...- ce sont des petites situations amusantes que l'on retrouve avec plaisir à chaque épisode. Leur répétition a quelque chose de confortable, de réconfortant. Lorsque j'ai découvert Nichijou, regarder un ou deux épisodes est devenu mon petit rituel du soir, bien au chaud sous ma couverture, la meilleure façon de terminer la journée.


Les persos secondaires prenaient part à cette routine. La fille au ruban, le mec à la crête, la soeur farceuse de Mio, le proviseur, le gars qui se déplace à dos de chèvre... Ils sont toujours là, assis aux côtés des héroïnes dans leur salle de classe, marchant dans les couloirs ou apparaissant dans de petits sketchs. Des scènes excellentes leur sont consacrées, mon avatar est d'ailleurs issu de l'une d'elles. Certains sont plus mis en avant que d'autres, notamment Misato la caricature de tsundere qui se trimballe avec des armes lourdes, ou Sakurai la prof adorablement timide. Ils sont une dizaine et ont tous un petit quelque chose d'inoubliable.


Les persos principaux sont quant à eux très attachants. Yuuko est la vedette du show, elle est bête, maladroite et un peu arrogante mais elle veut bien faire, elle essaye en vain d'impressionner ses amies. Elle me fait mourir de rire, ses pétages de plombs à répétition symbolisent bien ce que le spectateur ressent face aux situations abracadabrantesques dans lesquelles elle se retrouve, souvent par sa propre faute. Mention spéciale à la comédienne qui la double (Mariko Honda), elle est fantastique, je ne comprends pas qu'elle ait si peu de rôles à son actif.


Nano est quant à elle le personnage le plus développé de l'histoire, c'est un robot contraint de s'occuper de la fillette qui l'a conçue (cherchez pas à comprendre) alors qu'elle n'est qu'une ado qui aime les choses mignonnes, a peur des insectes et aimerait se faire des amies de son âge (même si techniquement elle a un an). Son désir d'être normale est traité et conclu de bien belle façon, Nano est un personnage étonnamment crédible pour une comédie de ce genre.
En ce qui me concerne j'ai un faible pour Mai, elle est plutôt en retrait mais j'adore sa nonchalance et son espièglerie, elle passe son temps à faire tourner en bourrique Yuuko et les scènes avec son chien sont hilarantes. Puis elle a un charisme fou, ce côté imperturbable qui en impose, c'est généralement la seule du groupe à bien s'en sortir.


Bref vous l'aurez compris, je suis fan de Nichijou. Je vous recommande bien sûr de jeter un oeil à cette série, elle ne ressemble à rien de ce que vous connaissez et aucune critique ne pourra en retranscrire toute la folie.

Johnny-Jay
10
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le 3 févr. 2018

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Johnny-Jay

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