No.6 aurait pu être une série parfaite sans le début ni la fin. Donc c'est une très bonne série.
No.6 est une série d'anticipation, tragique, sombre, soulevant certains débats, profonde, sérieuse. On ne s'ennuie pas et on la suit avec une fluidité parfaite. Mais deux éléments clochent : le début et la fin.
Au départ, après avoir été touché par Angel Beats! malgré son côté " WTF ? ", je cherchais une série qui reprenait son sérieux. Un ami me l'a conseillée, en me prévenant quand même que la fin était bizarre. Le début aussi. Au départ, voir un enfant de douze ans possédant le charisme d'une mouche aller chez la grand-mère d'une copine dans une cité utopique, c'est tout sauf original. Vient Nezumi, qui ajoute un intérêt à cette enfance un tant soit peu insipide, mais qui ne permet pas d'être en extase dans les deux premiers épisodes. Puis quatre ans passent, après quoi l'enfant modèle promis à un avenir glorieux qu'était Shion devient déchû, restant dans une routine peu honorable, et confronté à la mort. Puis à Nezumi, bien plus charmant, digne d'un vrai " méchant " charismatique. Méchant entre guillemets, car c'est cette relation, même si elle paraît cousue d'avance, qui donne son ambiguïté à la série.
Durant les épisodes suivants, on aborde la mort, le regret, on découvre que la cité de No.6 n'est qu'une dystopie digne de 1984, que l'on ne peut s'y réfugier que dans les livres dans des bibliothèques habitées par les rats, en dépit de tout honneur. On se pose des questions auxquelles on doit réfléchir en dehors pour trouver les réponses, on assiste à un déroulement équilibré entre le passé et l'avenir, l'utopie et la réalité, la vie et la mort. Plus on avance, plus on croit dans le sang, voire la mort, on aborde même la prostitution, on peut donc s'attendre à ce que la série se termine en apothéose. Mention spéciale pour l'OST qui sait bien s'adapter pour rythmer les situations, et qui vaut son pesant de cacahuètes hors-contexte. Get it.
Le Jour Saint termine la série, je ne spoilerai évidemment pas. Mais alors qu'elle aurait pu donner lieu fatalement à la fin qui était donnée aux personnages, dans les cinq dernières minutes, les réalisateurs n'ont pas pu s'empêcher de mettre le quota de n'importe quoi limite deus ex machina pour donner une touche d'espoir - ça peut se comprendre, ça part d'un bon sentiment -, mais totalement incohérente par ce qu'elle entraîne. Pourquoiiiiiiiiiii ? Pouuuuuuuurquoiiiiiiiiiiiii ?