En 2021, Non non biyori revient pour une troisième saison, après un long métrage, ‘Non non biyori vacation’ classique mais fort appréciable. Je ne pensais pas encore reparler de cette série autant d’années après sa première diffusion ; elle paraissait alors comme l’un de ces nombreux ‘cute girls doing cute things’ (qu'on appelle aussi nichijoukei) sans grand intérêt. Pourtant cette oeuvre est devenue tranquillement une petite référence parmi les animes apaisants. Sans exceller dans ses personnages (exception faite de Renge) ou son humour, son dévouement à vouloir présenter un cadre champêtre calme et ordinaire pendant plus de 36 épisodes de qualité a su susciter une sympathie profonde envers elle, en plus d’un certain respect.
Cette suite intitulée ‘Non non biyori non stop’ sera probablement la dernière adaptation du manga Non non biyori, qui s’est terminé durant la même période, fin de l’hiver 2021. Pour ce type de série, c’est parfois l’occasion de terminer en beauté en évoquant beaucoup d’émotions sous le thème du temps passant, pressant les aurevoirs entre les personnages qui démarrent un nouveau chapitre de leur vie, et avec le spectateur. Ce n’est pas le cas ici. La bulle temporelle de la deuxième saison a été crevée, ce qui permet l’introduction de nouveaux personnages (Shinoda et Shiori) ainsi que l’écoulement d’une nouvelle année mais cela n’entraîne finalement pas beaucoup de développements. Non non biyori préfère plutôt souligner la continuité de l’école et d’entretenir une atmosphère d’insouciance jusqu’au bout.
Les vieilles formulent persistent et cela implique notamment une attention alternée sur différents personnages selon les épisodes. Comme d’habitude, tout le monde est fidèle à son rôle même si Natsumi est peut-être ici un peu moins nuancée que dans la première saison. Je continue aussi de ne pas être fan d’Hotaru (même si je me suis bien amusé avec la scène de la peluche) tandis que Renge écrase toujours la concurrence, elle et ses scènes avec Kaede qui sont parmi mes préférées. L’arrivée de Shiori permet par ailleurs à Renge d’endosser un nouveau rôle de grande soeur, ce qui ne fait que renforcer sa proéminence.
Si la ‘fin’ de Non non biyori n’a pas été particulièrement émotionnelle dans l’anime, cela a été davantage le cas en dehors. De nombreuses initiatives ont permis de célébrer tout le travail accompli sur ces projets de longue durée ainsi que le suivi de la communauté au Japon : clip sur youtube, montage mural à Tokyo, et bien sûr les photos des fans illustrées en fin d’épisode.
J’avais déjà exprimé ma sympathie pour l’équipe du studio Silver Link lors de la première saison et celle-ci ne s’est que renforcée à chaque itération. De bout en bout, la série n’a été qu’un exemplaire de solidité dans toutes les directions : sa réalisation, ses visuels, son rythme délibéré qui laisse aux gags comme aux moments contemplatifs, les moments nécessaires pour respirer et s’exprimer pleinement. La direction sonore s’avère tout aussi appréciable, en particulier dans les musiques en arrière-plan qui accompagnent gentiment le quotidien, et subliment les scènes plus mélancoliques.
En dehors des chapitres oubliés en cours de route, Non non biyori a pu réaliser pleinement son potentiel, et c’est donc sans regret que l’on peut lui dire nos adieux. Cela dit, la séparation ne sera peut-être pas définitive car un spinoff, ‘Non non biyori remember’, déjà commencé à paraître (le dernier OVA est d’ailleurs vendu avec le premier tome), et au vu des premiers chapitres, il n’a pas l’air tellement différent de son prédécesseur.
En attendant, une page est définitivement tournée et si Non non biyori n’a pas eu assez d’impact sur moi pour en faire un chef d’oeuvre, je pense tout de même qu’il vaut le détour si vous appréciez le genre.