Vous reprendrez bien une part de conte ?
J'ai commencé Once Upon A Time parce que j'aime les Disney, et surtout, après avoir cédé aux conseils de mes proches. ( Avec beaucoup de doutes, les mêmes proches m'ayant proposé de regarder Glee. )
Le concept de once upon a time est le suivant :
- Dans le monde des contes de fées, univers d'effet spéciaux cheap et de pantalon en cuir, le mariage de Blanche et du Prince est interrompu par la méchante reine, qui annonce qu'elle laissera bientôt un sort qui plongera le royaume entier dans un nouveau monde sans magie ni fins heureuses. Les habitants décident donc de confier leur destin entre les petites mains potelées de la sauveuse, fille du couple royal, alors bébé.
- Dans notre monde, les personnage de conte de fée sont frappés d'amnésie et vivent dans une bourgade pourrie du Maine, qui semble donc être le "lieu d'effroi et de désolation" évoqué par la reine. Ironie du sort, la ville est dirigée par le maire, Régina, qui n'est autre que la reine noire, et qui, en bon archétype de fonctionnaire austère frustrée, met un point d'honneur à leur pourrir la vie.
Emma, logique sauveuse toute désignée, va par un coup du hasard et surtout, de son abominable gosse biologique, Henry, s'installer dans la ville.
La série est pas trop trop mal écrite, et oscille entre un flashback du conte de fée ( détourné ) d'où sortent les personnages, et les situations dans le monde réel, qui semblent amener à des sortes de réminiscences. L'intérêt principal étant le décalage entre leurs vies.
Malheureusement, les scénaristes de Lost font ici ce qu'ils savent faire de mieux ; étaler un éventail d'arcs scénaristiques intéressant pour au final ne résoudre que le principal, et bâcler les autres par des raccourcis de dernière minute.
On se retrouve donc avec une série d'intrigues qui retombent à la manière d'un soufflé au fromage raté, et si, au commencement, le procédé permet d'exciter le spectateur, notamment face à la capacité de la méchante à avoir toujours deux coups d'avance, on en vient vite à être déçu ; En fait, pendant la série, les personnages se contentent d'être gentils, sans reproches, de s'en prendre plein la gueule à cause de la méchante reine, et un beau jour, la gentillesse fini par gagner. => Il y a plus de morts et de destins brisés dans le monde des contes de fée que dans le monde réel.
La propension de chaque personnage à revenir sans cesse sur sa décision et à tergiverser, à l'image de Mary Margareth ( Blanche ) et son prince charmant ( dont j'ai oublié le vrai nom ).
Ce problème est également profondément ancré dans la saison deux, ou les personnages sont gentils, puis méchants, puis gentils en fait, se sacrifient / sont tués / perdent leur souvenir, mais en fait sont sauvés cinq secondes plus tard, par le pouvoir de l'amour véritable, de la magie bleue, où omission scénaristique, et il est regrettable que les personnages soient au final si... Immuables.
A se demander si les scénaristes ne sont pas commandés par les commentaires laissés sur Facebook par des fans de 15 ans qui sont "tro trist ke Bael soi m0r", tant parfois les personnages ont cette propension à défier toute logique humaine/mortelle et à se cantonner à des actions consensuelles avec une longévité tenace, sans vraiment évoluer au fil du scénario. ( Oh, remarque, dans la saison 1, y'a un vrai mort à un moment )
L'arc scénaristique "principal" était relativement bien écrit dans la saison 1, d'ailleurs, il est conclu très brutalement, certes, mais apporte les derniers éléments au puzzle amenant à la résolution de la malédiction.
Celui de la saison suivante est quand à lui divisés en plusieurs petits axes, qui ramènent toujours ( où presque ) à la situation d'origine après moult péripéties, avec donc ce sentiment de "Tout ça pour ça, récurrent."
Once upon a time est donc cette série qui commence très bien, puis qui s'enlise dans une caricature de sa propre écriture. Regardez là pendant votre pause repas, mais ne vous attendez pas à attendre la conclusion en vous rongeant des ongles : à la fin, cette série et vous finirez vieux couple.