Alors que le premier épisode se termine sous ses couleurs légèrement aquarelles et la demande d’une amitié impossible, Isshuukan friends nous montre le chemin que Yuuki va emprunter durant l’entièreté de la série : un parcours sinueux où il tentera semaine après semaine de se rapprocher d’une élève de sa classe, Kaori, qui oublie tous ses amis chaque lundi.
Si l’on omet l’amnésie irréaliste qui sert de base à l’intrigue, Isshuukan friends est une série sans surprise et destinée aux coeurs purs. Je ne peux pas m’empêcher d’utiliser cette expression : entre une Kaori fleur bleue et un Yuuki qui combat sans relâche pour sortir son amie de l’isolement, même les amateurs du genre auront parfois difficile à digérer cette extra dose d’innocence. Le premier épisode est donc un bon test et si vous accrochez à la formule, vous verrez avec le temps que l’anime n’est pas dénué de qualités.
Yuuki pour commencer, bien que d’une gentillesse extrême, n’est pas un chevalier blanc à l’abnégation sans faille : loin d’être un élève modèle, c’est aussi un adolescent souvent perdu et vite jaloux. Même si sa nature bienveillante le pousse toujours vers le droit chemin, l’aide de son ami Shogo s’avère plus d’une fois indispensable. Un être faillible comme Yuuki inspire la sympathie et il est attendrissant de voir la situation lentement s’améliorer pour les deux personnages principaux, autant qu’il fait chaud au coeur de voir toute l’aide apportée par les personnages secondaires lorsque que les protagonistes trébuchent en cours de route. L’anime nous raconte avant tout l’histoire d’amitiés, et il le fait bien.
Cependant une relation entre un garçon et une fille de cet âge devient vite compliqué. L’un des mérites d’Isshuukan friends est justement de montrer la barrière parfois floue entre amour et amitié par l’intermédiaire de Yuuki, protagoniste partagé entre une volonté sincère d’aider Kaori et la frustration de ne pas pouvoir atteindre une relation moins platonique avec celle-ci.
L’amnésie et la frustration auraient facilement pu nous mener dans le travers du trop-tragique mais Isshuukan friends maîtrise son sujet comme Kaori gère sa situation : avec retenue et sensibilité. A vrai dire, si l’introduction d’Hajime lors de la dernière partie apporte sa dose de drama, la série demeure confiante dans la simplicité de son histoire et ne donne pas dans la surenchère. Cette direction donne à l’anime une atmosphère équilibrée et rafraîchissante, tantôt candide, tantôt mélancolique.
Adaptation d’un manga en cours, il est clair que l’histoire mériterait d’être continuée. Le dernier épisode réussit néanmoins à apporter une conclusion frustrante mais parfaitement dans l’esprit de la série. S’il ne parvient pas atteindre l’excellence, Isshuukan friends nous gratifie d’un anime agréable et élégant.