Une vraie (bonne) surprise que le visionnage de cette série U.S. !
A priori pas trop emballé, je me lance (comme beaucoup) pendant le confinement, faute de stocks.
Pourquoi (au départ) je n’était pas emballé ?
Je me suis vraiment fait une fausse idée de cette série, et la communication officielle y est pour beaucoup.
Le titre déjà, qui n’a finalement pas beaucoup de sens. En effet, la tunique orange est le symbole des nouvelles arrivantes dans la prison, mais peu de personnages la portent en réalité, elle est rapidement remplacée par une tunique gris-beige terne. De plus « Orange is the new black » donne, à mon sens une première image totalement déformée. Clin d’œil à une expression « mode », on s’attend donc à une série très girly, ce qui n’est pas vraiment le cas. Et les affiches n’arrangent rien, montrant des prisonnières surexcitées, et un peu – semble-t-il – superficielles.
Autre point : le cas des séries sur les prisons était déjà traité. J’avais vu l’excellent Oz à l’époque, puis commencé Prison Break (quelle erreur !). D’autant que de nombreux films traitent également de la chose.
Pourquoi (au final) cette série est à voir
Les raisons qui m’ont finalement amené à dévorer Orange is the New Black, et à vous la recommander, sont multiples.
Tout d’abord, non, les séries n’avaient finalement pas fait le tour du sujet des prisons. Le fait que l’action se situe dans une prison pour femmes est déjà un premier élément, mais l’histoire démarre dans une structure de sécurité minimale, ce qui apporte de la souplesse, et donc des situations moins communes que dans les quartiers de haute sécurité, traités habituellement dans les fictions, car propices aux scènes-chocs. Ici, au moins dans les premières saisons, les détenues ont une relative liberté de mouvements, d’interactions, les rapports avec l’administration sont plus simples, et a priori centrés sur la réinsertion (on verra au fur des saisons cette ambiance se dégrader).
Second point positif : on est pas là dans de la pure fiction. La fiction est en effet l’interprétation libre d’une histoire vraie, et du livre-témoignage de son héroïne. On comprend mieux l’impression d’écho à notre société moderne. Parfois légère, parfois très dure, la série en profite pour décrire des phénomènes de sociétés, lancer des messages sur la vie en prison, mais aussi sur la réinsertion à la sortie des détenues.
Enfin, les personnages, au nombre conséquent, ne sont pas anecdotiques. La plupart des détenues sont très marquantes. On n’évite pas les clichés du genre mais ceux-ci sont utiles au propos. Les prisonnières sont remarquablement décrites et développées par les scénaristes tout au long de leur peine. On découvre par petite touche, anecdote, le passé des détenues, leurs motivations, leur parcours. On « vit » avec elles leur peine, de bout en bout, avec parfois beaucoup d’empathie (Tasty ou Pensatucky). Les gardiens et le « système » carcéral ne sont pas en reste, les personnages sont également bien traités. Ceux-ci sont parfois tout aussi prompts aux mauvais choix, aux faiblesses, que les détenues qu’ils ont à leur charge. Idem, le personnel évolue au même rythme que la prison, parfois pour le mieux, très souvent pour le pire.
En bref, bien que quelques écueils ne soient pas évités, que la saison 3 soit très en deçà du reste de la série, et bien que certaines situations soient assez peu crédible, Orange is the New Black est une très belle série T.V. qui, gageons-le, saura vous marquer un petit moment.