Non, ce n’est pas une série pour un public exclusivement féminin.
Oui, il y a beaucoup de romance, mais cette romance est mis à rude épreuve dans un univers sale, gris, terne, intolérant, sans pitié et j’en passe...
C’est une histoire d’amour qui s’écrase sous le poids des clans et des guerres, avec toutes les manipulations et les trahisons que cela implique.
Outlander est aussi une série sur le temps qui passe.
Un « temps » qu’on ne peut pas contrôler mais que l’on peut déjouer, en sa faveur.
Oui, les épisodes sont assez longs, parfois soporifiques car il ne se passe pas grand chose par moment. Disons que cette série a un côté « slice-of-Life » que j’aime beaucoup et qui ajoute beaucoup d’épaisseur aux personnages.
Ici il n’est pas question de sous-entendre le bonheur, on nous le montre clairement.
Et cela va de même pour la violence, que ce soit des gorges tranchées, des tortures en tous genres et des viols, on nous les montre. C’est un style qui ne peut pas plaire à tout le monde mais qui fait écho chez moi.
Pourquoi ?
En voyant explicitement ce que les personnages endurent, j’ai pu davantage apprécier les moments calmes qui leur était « offert ».
C’est ce qui en fait une série très romanesque, les détails des romans originaux sont ici mis en valeur et rien n’est laissé au hasard.
Les reconstitutions de chaque époque sont excellentes, que ce soit les années 40/50/60 ou le XVIIIe Siècle.
Il y a bien quelques défauts, notamment les lignes temporelles qui ne sont pas toujours très bien exploitées, entre les changements d’époques. Elles ont au moins le mérite d’exister et elles s’emboîtent assez bien, même si le poids des années ne se fait pas toujours ressentir.
D’autre part, il est important de souligner la qualité du casting et surtout du duo d’acteurs pour Jamie/Claire. Ils sont réellement impliqués dans leur rôle et on ne sent aucune lassitude de leur part au bout de 4 saisons.
D’autres personnages comme Lord John par exemple, sont très bien écrits et leur psychologie n’a de cesse d’évoluer.
Ce n’est pas seulement les peines de cœur et les désirs des deux personnages principaux qui sont mis en avant, c’est une multitude de personnages qui sont développés en ce sens. Jamie et Claire sont un point de départ, et il y a tout un tas de personnages qui gravitent autour de leur histoire, autant leurs familles/enfants que leurs prétendants.
C’est ça que j’ai apprécié dans Outlander, voir le poids de leurs choix, les conséquences que cela engendre... ce n’est donc pas anodin et c’est plutôt finement écrit.
Il y a pour le moment quatre saisons, une cinquième et sixième saisons sont déjà annoncées. Une bonne nouvelle car on sent qu’il y a encore beaucoup de choses à raconter.
Il y a des séries qui ont du mal à s’affranchir des enjeux qu’elles mettent en place dans leur première saison... Outlander a cette capacité à faire rebondir ses personnages sur de nouveaux objectifs et de nouveaux ennemies, en restant toujours cohérent dans sa narration.
La saison 1 était une grande introduction, avant de rentrer pleinement dans l’arc de la Bataille Culloden, magnifiant les highlands d’Ecosse et leurs coutumes ancestrales.
La saison 2 est une porte ouverte sur un autre pays que je ne vais pas spoiler, permettant de mettre la lumière sur la machination des Jacobites et offrant un final de grande qualité.
La saison 3 est un total revirement scenaristique, défilant les époques. La deuxième partie de cette saison est pour moi une bouffée d’air frais, un voyage en plein océan, loin de l’Ecosse, mais avec moins d’enjeux pour son final.
Et la quatrième saison est une continuité de la précédente. Toujours avec une nouvelle ère, un nouveau continent. Un rythme particulier, moins porté sur l’action et davantage sur la survie.
En conclusion, Outlander est une grande odyssée sur la lutte de l’humain contre ses oppresseurs. Il y a de l’amour passionnel, de la fraternité et des combats acharnés.
C’est typiquement le genre de série qui demande un minimum d’investissment et qui est loin de montrer tout ce qu’elle a dans le ventre sur sa première saison, du moins les premiers épisodes.
Mention spéciale à la bande sonore, les musiques sont superbes et amplifient vraiment la charge dramatique de certaines scènes. Vivement la suite.
(Note : 8,5/10)