La somme de toutes les peurs
Paranoia Agent explore les peurs et les angoisses de la société contemporaine japonaise. Et la série y parvient avec brio. Satoshi Kon nous offre quelque chose de dérangeant, à la limite entre le réel et l'imaginaire. Cela commence dès le générique d'ouverture : des personnages ( qu'on retrouve dans les épisodes de la série) qui rigolent sur fond d'apocalypse, l'image de l'homme en haut d'une tour avec un champignon nucléaire derrière lui est parlante.
La série ne fait que 13 épisodes, mais cela n'empêche pas la multiplicité des points de vue, un scénario dense, rempli de non-dits que le spectateur découvrira par lui-même,mais avec les évènements récents de l'histoire du Japon, se demandera si Satoshi Kon n'était pas, au fond, un visionnaire... En lui même, l'anime a fait preuve de beaucoup de soin : il a sa propre identité graphique, et est bien animé. Tout commence lorsque Tsukiko Sagi la dessinatrice de la mascotte en vogue du moment, le chien Maromi, se fait assommer par un gamin en roller armé d'une bate de baseball. Peu à peu d'autres personnes vont être victime de ce voyou. Toutes victimes de leurs propres tourments, leur propre folie, et le tout , d'une grande cohérence, permet d'enrichir les choses. la série quitte assez vite le réalisme originel pour aller vers le fantastique et les épisodes de fin pourront sembler assez obscurs pour ceux qui n’auraient pas suivi . Cela n'empêche pas l'anime d'aborder des thèmes assez crus, comme la prostitution, la pédophilie, le suicide... Un rêve ? Une réalité ? Un anime qui donne à réfléchir.