Marseille n'y est pour rien, et paie très cher le fait qu'elle ait été fondée au bord de la mer. C'est une ville monde, bouillonnante, caractérielle, qui vit et survit à travers la folie de ses habitants passionnés. Nous pouvons dire qu'effectivement Marseille s'apprivoise, comme le dit si bien un des personnages. Elle n'est pas faîte pour être aimée.
Mais voilà: il n'est pas non plus nécessaire d'en rajouter, et si nous pouvons très bien comprendre qu'Olivier Marchal apprécie la ville, nous aimerions aussi - et surtout - qu'il nous évite une énième resucée des poncifs de la ville, des flics borderline et des truands trafiquants de drogue qui ne font peur que parce qu'ils ont un flingue.
Voilà tout le problème de Pax Massilia. C'est standard.
Les flics qui coursent les trafiquants de drogue sont soit vides, soit un poncif - oui, un poncif, ce n'est même pas un empilement, la fille qui vient de Paris veut se venger de la mort de son père. N'ayez crainte il n'y a pas de spoiler: c'est annoncé quasiment dès le départ. Le personnage principal est un flic qui s'emporte facilement contre les suspects. Il a des soucis avec son ex-femme et sa fille. Oui, moi aussi je soupire. Les autres sont absents, ils ne sont là que pour faire le nombre.
Les truands sont tout aussi basiques. C'est simple, dès qu'un de leur sbire lambda fait un pas de travers, il meurt tué par leur boss - et même pas par d'autres sbires. Certains même se font dézinguer alors que... Bah rien, le pauvre Gonzo est complètement dépassé et il y passe quand même. Ah, malheur... Et ils ont, pour certains truands, une famille qui, évidemment, n'est pas vraiment d'accord avec leurs activités. Qui le serait ? Et devinez quoi: les truands ont aussi une vengeance à accomplir. Un bon point: c'est bien amené. Il y a un vrai lien qui est construit, étrangement (C'est au moment où l'un des truands est amené au cimetière à l'enterrement de son fils qu'il voudra venger ensuite - que la père de la policière est tué donc amenant une deuxième couche de vengeance).
Mais on veut plus que simplement ça.
Nous attendons plus de Marseille que simplement une ville comme plaque tournante de la drogue avec en fond - ou au premier plan, mais qu'est-ce que ça change ? - une vengeance.
Olivier Marchal a la vision du flic qu'il était de la ville. Peut-être pourrait-il un jour dépasser les clichés pour nous sortir quelque chose d'autre que "les flics font ce qui peuvent malgré l'IGPN aux fesses dans une ville de trafics de drogue comme Marseille" ?
Les dialogues sont laborieux. C'est des fois récités. Il y a ce manque de naturel régulièrement.
Quand à la réalisation, je la trouve terne. Caméra avec la bougeotte et montage clipesque qui rend souvent l'action illisible. Alors certains adhèrent, mais moi pas.
Je n'ai vu que les deux premiers épisodes. Peut-être qu'on sort un peu des clichés par la suite car après tout les deux épisodes fondent les enjeux. Hitchcock disait que vaut mieux partir d'un cliché que d'y finir. Alors pourquoi pas ? Mais je ne ferais pas l'effort de vérifier, les deux premiers épisodes ne donnent absolument pas envie.
Je ne peux pas dire que j'ai passé un mauvais moment paradoxalement. Ca tourne, en somme. Mais voilà, il y a mieux comme série, plus mature, comme Mafiosa par exemple. Et elle date, Mafiosa, mine de rien...