La 5ème et dernière saison de la série Person of Interest a été diffusée il y a peu sur CBS. Retour sur une oeuvre qui n'a cessé de monter en puissance pour dire beaucoup de choses avec talent.
Mardi dernier, suite à la diffusion du 13ème épisode de sa 5ème saison sur CBS, la série Person of Interest prenait fin. Rarement aurais-je autant repoussé l’inévitable visionnage d’un épisode final de série pour que celle-ci ne se termine virtuellement jamais. Mais, après avoir passé 45 ultimes minutes en compagnie du show et après pas mal de poussière dans les yeux, j’ai eu envie de crier mon amour pour elle.
D’où cet article, dont le but n’est pas de spoiler bien entendu, mais simplement de lui rendre hommage et, je l’espère, vous donner envie de (re)lancer l’excellente série de Jonathan Nolan. Par ailleurs, il n’est pas impossible que dans les temps à venir d’autres articles du même genre suivent pour parler d’autres oeuvres qui méritent votre temps. Person of Interest sera donc la première.
God Mode
Créée par Jonathan Nolan donc, à qui l’on doit le scénario de nombreux films de son frère (Memento, Le Prestige, Interstellar, The Dark Knight…) ou encore la très attendue série Westworld, Person of Interest est un mélange de thriller, d’action et de science-fiction pas si fiction que cela.
Dans ce show produit notamment par J.J. Abrams, le spectateur suit tout d’abord Harold Finch (incarné par Michael Emerson notamment connu pour son rôle dans Lost), un riche ingénieur informatique qui a mis au point une IA, qu’il appelle simplement La Machine. Celle-ci est capable de surveiller en permanence les habitants du monde entier via toutes les sources audio et vidéo connectées en ligne (caméras, micros…), mais aussi de prédire les actes malveillants.
The Crossing
Seulement voilà, le gouvernement américain ne souhaite utiliser cette technologie que pour contrer les actes terroristes et toutes les personnes jugées “non importantes”, qu’elles soient victimes ou auteures d’un crime, passent à la trappe. Une situation qui ne convient pas à Harold qui se débrouille pour que La Machine lui envoie régulièrement les numéros de sécurité sociale des personnes vivants à New York qui vont prochainement être victimes ou auteures.
Ne pouvant sauver ou arrêter ces personnes seul, il va recruter un ancien agent paramilitaire de la CIA présumé mort, John Reese (Jim Caviezel). Ce duo initial façon muscle et cerveau va par la suite être rejoint au fil des saisons par d’autres membres tous plus fabuleux les uns que les autres, mais nous n’en dirons pas plus sur leur identité pour ne rien dévoiler (et croyez-moi, ce n’est pas évident).
Deus Ex Machina
Avec ce pitch fort sympathique qui pose déjà de nombreuses questions sur la surveillance de masse, l’intelligence artificielle, l’illusion de liberté ou encore les responsabilités des gouvernements, la série partait pourtant assez mal. Les premiers épisodes sont en effet assez procéduraux (un épisode = une intrigue) et il faudra patienter un peu pour qu’un fil rouge se dessine en cours de saison 1.
Si durant la centaine d’épisodes que dure la série il y aura toujours quelques épisodes de remplissage (format 22/23 épisodes par saison oblige), reste que le show monte sérieusement en puissance d’une année à l’autre en introduisant de nouveaux alliés et ennemis (et quels ennemis !) tout en n’hésitant pas à prendre des décisions de scénario difficiles pour ne jamais faire retomber l’intrigue et les émotions.
If-Then-Else
Ajoutez à cela une fantastique bande-son, tantôt originale par le compositeur Ramin Djawadi (en voilà une coïncidence, un OSTgasme lui est dédié : #OSTgasme Person of Interest : la musique en God Mode), tantôt des morceaux classiques utilisés avec brio dans des scènes à la mise en scène poignante. Qu’il s’agisse de moments tragiques ou de scènes d’action intenses (sproutch les genoux), la réalisation est difficile à prendre en défaut et bien des passages cultes restent en tête, même des années après.
S’il y a bien quelques incohérences de temps en temps, elles sont rapidement pardonnées tant le reste du show fonctionne : dialogues et relations entre les personnages réussis, humour pince-sans-rire des héros et distillation juste comme il faut de passages plus légers, questionnements pertinents sur bien des sujets, rebondissements haletants, rythme efficace… Person of Interest est, pour parler basiquement note, un solide 9/10.
return 0
Parler de Person of Interest en restant ainsi en surface sans évoquer notamment avec précision certains personnages et évènements est un véritable crève-coeur tant beaucoup mériteraient un article entier dédié. Mais le but étant à la fois de rendre hommage à la série et de donner envie de la lancer, il serait malvenu de gâcher la découverte.
Bref, comme vous l’aurez compris en lisant ces quelques lignes, nous ne pouvons que recommander fermement Person of Interest, dont la dernière saison plus courte que les autres a parfaitement conclu le show de Jonathan Nolan. La Machine, les personnages et le talent employé dans tous les domaines de la série nous manqueront cruellement. B.S.O.D.
Article original : https://www.begeek.fr/person-of-interest-retour-serie-intelligente-pleine-de-coeur-207044