Persuasion
Persuasion

Série (1971)

Persuasion est un (le ?) des meilleurs romans de notre Jane Austen a-do-rée. Ici vous trouverez une interprétation juste, mais je me demande si elle peut emporter les cœurs. Voyons.


Les scènes.


Très respectueuses de l’ouvrage original, de très nombreuses scènes et dialogues y sont conservés. Ce qui va ravir les janéites scrupuleuses. Pourtant cela fait des longueurs surtout au début, car oui Austen décrit sur plusieurs pages le caractère de Sir Elliot, leur problème d’argent, etc. Mais pour le média télévisuel on a du mal à comprendre l’ironie et la critique sociétale. J’aurai donc préféré plus d’attention sur Bath. Je conseille de lire le roman avant, si vous en avez l’intention, pour garder la spontanéité de la découverte.
Que je rassure tout de suite les Janéites, oui, il y a le coup d’œil pendant qu’elle joue du piano, la rencontre dans la boutique, la scène des gants mais pas la scène où il la libère des enfants des Musgrove. Tristesse.
Ce qui est marrant avec les adaptations qui se font au fil du temps, c’est qu’on retrouve, même dans des films pour le cinéma, des redites de ces tournages beaucoup plus anciens, des plans, voir des séquences sont reprises dans les adaptations postérieures, une façon de jouer, une intonation, un regard. Un jour j’en ferai une compilation (si certain-es veulent m’aider…).


Les costumes et décors.


C’est peut être ce que j’ai préféré dans cette adaptation. Les tissus et coupes sont a là fois authentiques et remises à l’air du temps, même chose pour les décors bien que la touche seventies soit plus présente. C’est justement ce patchwork de mobilier gothique, architecture de cottage et motif mi-vingtième qui m’ont plus et pour des demeures anciennes, parait tout à fait logique.


Les acteurs.


Questions cruciales : Comment est interprétée Anne ? Quel prestance pour le Captain ? Car sachez, cher non-lecteur d’Austen, tout se base sur eux et s’ils ne tiennent pas la route, tout s’écroule.


Alors Anne bien que ce soit une actrice qui a beaucoup d’allure, Ann Firbank, j’ai eu du mal à me défaire du chignon à la Mars attack. Ok en 1971, on était en plein dans les années choucroutes, mais alors que les autres actrices ont des tiffes qui sont... normales, Anne à l’air un peu grotesque. Réfléchissez les choix esthétiques, bordel ! Cela aurait pu être une broutille mais cela contraste avec son air apathique… Bon, elle est malheureuse, gna gna gna, mais le romantisme mélancolique j’aime pas (vous allez me dire : « elle lit du Jane Austen est n’est pas romantique ? », je vous répondrais de venir me voir en PV et je pourrai tenir une conversation de 3h sur « non, Jane Austen n’est pas une romantique »). La jolie Anne, car elle a aussi du bon, s’anime un peu et joue de manière très « correcte » encore, quoi qu’un peu fadasse dans les regards intenses et langoureux (là je ne veux rien révéler de l’intrigue ;) ). Et les « oh Frederick… » soupirés sont, comment dire, un peu trop romantique…
Notre bon et intrépide Captain arrive à l’écran et là : … (Bon là, ça vient de moi, je suis amoureuse de Rupert Penry-Jones dans la version de 2007). Elégant/bienveillant/mordant tout est là. Correcte. Mais il gagne en superbe avec le temps.
Pour les autres, peu se démarquent vraiment Louisa, Henrietta Musgrove, même Mary Bennet sont attachantes. Mrs Clay, loufoque dans des vêtements-chiffons qui avait le mérite de faire rire. Mister Elliot tout comme il faut. Captain Harville (ah oui je suis aussi amoureuse, non pas de l’acteur mais de ce personnage, et là en plus je trouve l’acteur très beau, il aurait fait un bon Wentworth) est très bien tout comme le Captain Benwick. Pour les dames plus âgées, à vrai dire j’avais même du mal à les différencier d’un scène à l’autre, quant à Sir Elliot et l’amiral Croft, ils parlent tous les deux trop fort !


Conclusion.


Ces remarques peuvent paraître incongrues pour les non-passionnés d’Austen, mais je sais que les Janéites me suivront. Sur cette mini série on ne peut faire aucun reproche, tout y est « correcte » mais je ne pense pas qu’elle suscite l’enthousiasme, la drôlerie, le transport que demande une adaptation de Jane Austen. Et pour ceux qui ne l’auraient pas lu, la qualité d’écriture de l’auteur est quand même plus intéressante à « lire » qu’à voir. Pourtant je conseille sans rancœur le visionnage, c’est toujours agréable de voir ces froufrous, ces moqueries et tensions en action.

Laure-M
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le 11 août 2015

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