C’est la première adaptation au cinéma de Jane Austen, avec certes des raccourcis, mais dont le succès à certainement permis d’élargir la fortune du livre aux Etats-Unis.
C’est une atmosphère, une histoire contée entre de larges robes et des paysages d’autrefois. C’est Orgueil et Préjugés ca ne fait aucun doute.
Les scénaristes et directeurs artistiques ont voulu garder l’atmosphère du livre, sans toujours respecter le texte, le déroulement ou même le rôle de certains personnages mais avec une jolie réussite. C’est une comédie, une romance, c’est Hollywood, c’est léger mais on retrouve également certaines orientations essentielles chez Jane Austen.
Les janéites ne doivent pas s’attendre à retrouver leur scènes préférées, mais une sorte de condensé, à regarder avec l’esprit ouvert et frivole.
Les personnages.
Je les trouve tous parfaits.
Mr Bennet cinglant, Mme Bennet excessive, Jane et M. Bingley ne sont pas mis en avant donc on ne peut pas trop juger. Mary, sévère, Lady Catherine Debourg, matronne.
Lizzy, grande et belle, est pleine de charme et de tempérament, elle tombe peut être trop vite amoureuse, mais j’adore ces moments où Darcy est innamorato alors qu’elle lui oppose que de la froideur.
Mr. Darcy est mon préféré, on voit qu’il tombe amoureux, qu’il se retient, qu’il admire Lizzy, mais ses sautes d’humeur montrent aussi son coté hautain, le mépris de l’époque à l’égard des classes plus pauvres, on ne peut pas dire qu’il est plein de tolérance... C’est avec cette adaptation du livre qu’on cerne le mieux ce personnage.
Les tableaux.
Les cris, ça piaille, ça miaule, minaude et jacasse comme des poules.
Ca courre, ça renverse. Comme on s’imagine bien la famille Bennet dans ce rôle de clown perturbateur de la sèche aristocratie !
Un son en ressort, typique de ce cinéma en noir et blanc, un peu grinçant, aux voix trop aigües mais qui va si bien à Mme Bennet, Kitty et Lydia.
Ca froufroute - jupons, rubans, mousselines volent et s’imposent à l’écran, les contrastes noir et blanc qui s’éparent les mondes, également.
Les scènes en extérieurs, nous font respirer un peu, on voit des plans larges de Meryton, les activités annexes, on est bien moins confiné et centré sur la trame principale que dans les autres adaptations.
Le comique, les remarques acerbes, les situations gênantes, toute l’ironie et le sacarsme qu’avait mis Jane Austen dans son ouvrage se retrouve. Sans être caricaturale. Ce qui est souvent moins présent dans les autres films sur le roman.
Plus versé dans le romantisme que l’original, on remarque que les robes ne conviennent pas vraiment, je crois, à l’époque et le milieu, mais après tout il est stipulé au début « Cela se passe dans la vieille Angleterre... dans le village de Meryton » rien ne nous indique qu’il s’agit du début du XIXème siècle.
C’est donc l’esprit du film que j’ai aimé, mais alors j’ai beaucoup aimé.