Tiens, mange ta salade de fruits mon chéri

"2 chiens assis attendant leurs ordres, c’est ce que nous sommes".
Donc, c’est l’histoire de deux petits assassins, Ein et Zwei qui tuent pour survivre. C’est la dure loi de l’ouest. =) La question perpétuelle dans la tête de nos deux protagonistes étant "est ce que je choisis de continuer à vivre en tuant dés que mon maître me l’ordonne ou est ce que je choisis la mort salvatrice ?". Pour Ein la réponse est simple et évidente : c’est le seul mode de vie qu’elle connaît, pour Zwei en revanche le choix est difficile, d’autant plus qu’il n’a pas choisi le monde dans lequel la mafia l’a jeté. Donc on suit l’évolution de ces deux personnages qui vont inévitablement se rapprocher, ce qui arrive quand deux personnes du sexe opposé traversent ensembles les mêmes épreuves.

Bon…Je dois dire que j’ai été assez déçu par cet animé. J’en ai même perdu mon humour ! (cette critique va donc être fade, platonique et grossière même par moment) J’ai placé la barre de mes attentes assez haute sur une œuvre qui est tombée bien bas…Bien sûr tout n’est pas à jeter, je n’aurai pas la prétention d’affirmer une telle chose. L’intrigue est bien, elle a du potentiel. L’animation est bien aussi et je dois dire qu’on accroche aussi vite à l’univers sombre et mafieux de l’anime qu’on s’attache aux deux personnages principaux et à leur relation. Mais la chute n’en n’est que plus douloureuse. Après je me méfie toujours des œuvres qui se prennent trop au sérieux…j’ai peur que ça soit un prétexte pour faire passer des incohérences comme légitimes et des fois c’est un peu l’impression que m’ont laissé certains épisodes: "je dis de la merde, mais tant que c’est dit sur un ton sérieux alors ça passera". Voilà pour le bien et le passable.

Entrons maintenant dans le vif du sujet : après avoir lu quelques critiques (et vu l’animé bien sûr), je constate que je ne suis pas le seul à penser qu’il y a clairement deux parties dans cet animé : une qu’on pourrait qualifier de passable, voir de bien même et….une autre qui n’a presque pas lieu d’être. Dans la seconde partie qui commencent à l’épisode 11, les personnages changent, d’autres se rajoutent, scénario oblige….et du coup bah…ils paraissent moins cohérents, moins travaillés et donc forcément moins attachants. Et puis il y a pas mal d’incohérences, je passe sur celle assez répandue qui consiste à se protéger des balles derrières une table à manger par exemple….ça c’est du vu et revu. Non, j’ai l’impression que les incohérences sont là juste pour faire monter ton niveau de frustration , je m’explique.

Il y a une différence entre être tendu et être frustré….une différence fondamentale qui fait qu’une scène est réussie où ratée….on est tendu quand le suspens est à son comble, quand on sait que peut importe l’issue de la scène, les conséquences seront dramatiques (dans le sens théâtrale, pas forcément triste), quand on se demande « purée ! mais qu’est ce qu’il va se passer ? »….on est frustré quand il se passe de la merde, quand une personne est capable d’abattre avec une arme de point trois larbins (qui ripostent avec des sniper) , à 100m de distance mais elle n’est pas foutue d’abattre LA PERSONNE A ABATTRE plantée là comme un poireau, à attendre, à une distance d’où un lance pierre suffirait…on est frustré quand ce genre de scènes se suivent les unes après les autres…on est frustré quand le héros badass qui n’a qu’une envie c’est de buter CETTE PERSONNE A ABATTRE, marche vers elle doigt sur la gâchette, cible en mire, mais attend d’être nez à nez avec sa proie avant de tirer, alors qu’il avait tout le temps et le loisir de LA tuer 100 fois. Là c’est pas la tension qui monte, c’est la frustration, tu trépignes sur place de frustration, mais tire putain !tire ! Tu trépignes parce que tu le sens…GROS comme une maison, tu sais que parce qu’il a pas tirer à temps il va se passer une couille….eh ben ça rate pas. Voilà. Pour faire simple : tension accumulée progressivement+suspens+dénouement surprenant = waouh ! pouce en l’air ! frustration accumulée progressivement+tire bordel, tire !+événements prévisibles = restons polis je vous prie. Les équations sont simples.

Franchement j’aurais pu être bluffé par cet animé…il s’annonçait si bien. Au tout début j’ai eu du mal à accrocher, ce qui est normal : ce sont les premiers épisodes, l’ambiance n’est pas encore établie, les personnages nous sont inconnus et donc semblent agir de manière incohérente. Mais ça passe encore…Après s’en suit une période de quelques bons épisodes…puis c’est la déchéance...une suite ininterrompue d’épisodes où on semble vous dire : « je me fous de vous et je vous emmerde ! »…mais ça a la limite de chez limite ça peut passer…Ce qui ne passe pas en revanche c’est qu’on se foute de vous jusqu’à la fin…jusqu’à la dernière seconde de l’animé, la dernière ! En parler sans spoiler est difficile…c’est un peu comme si vous prépariez un gâteau au chocolat pour l’anniversaire de votre enfant , parce que vous savez que c’est son gâteau préféré, vous lui dites que vous allez préparer un gâteau au chocolat, mais manque de bol, on est dimanche et il vous manque des ingrédients !Mince ! alors vous bravez monts et marées pour la satisfaction de votre fils, vous lui montrez bien que ce que vous endurez pour son gâteau au chocolat, et après avoir rassemblé tous les ingrédients vous commencez à le préparez devant lui, et au moment venu, au paroxysme de l’attente, quand il a atteint les limites de sa patience, vous lui servez une salade de fruit…--‘ Voilà…Phantom no requiem a le goût d’une salade de fruit acide après l’attente d’un gâteau au chocolat.

Sérieusement…toutes ces péripéties traversées par les protagonistes pour cette fin ? Tout ça pour ça ? j’ai comme un goût amère dans la bouche…comme un sentiment de trahison. Après je dis pas, bien sûr la relation entre Einz et Zwei est poignante, c’est un animé qui se veut sombre et psychologique, très bien, qu’il en soit ainsi ! Mais cette fin salade de fruit m’est restée en travers...elle passe vraiment pas, elle est en désaccord avec le reste de l’animé pour moi. Et je pense que ça vient du fait que Phantom no reqieum est un visual novel a la base…c’est un peu comme si parmi tous les scénarios possibles on a choisis aléatoirement ceux du milieu de l’histoire, peu importe que ça soit incohérent, puis pour la conclusion, on choisi juste la fin la plus "émotionnante" et fuck la logique !

Le regarder ?...On peut s’en passer …