Voici notre critique sans le moindre spoiler de Philip K. Dick’s Electric Dreams, la série d'anthologie de Channel 4 et Amazon Prime Video qui devrait plaire aux amateurs de Black Mirror.
En septembre dernier, nous publiions notre critique du premier épisode de la série Philip K. Dick’s Electric Dreams. Depuis, la chaîne Channel 4 a diffusé un total de 6 épisodes et, surtout, Amazon Prime Video propose l’intégralité des 10 épisodes de la première saison depuis quelques jours chez nous. Maintenant que nous avons tout vu, il est l’heure de dresser un bilan (sans spoilers) de ce show d’anthologie qui rappelle forcément une certaine Black Mirror. Notez en passant que, même si cela ne change pas grand-chose au final, pour une raison inconnue l’ordre de diffusion des épisodes entre Amazon et Channel 4 n’est pas du tout le même.
Pour mémoire, comme son nom l’indique la série se base sur les nombreux écrits de Philip K. Dick, l’un des principaux auteurs dans le genre de la science-fiction du 20ème siècle. Blade Runner ou The Man in the High Castle pour ne citer que deux oeuvres, c’est lui. Il y a ainsi de quoi être curieux quand la chaîne anglaise à l’origine de Black Mirror (avant sa récupération par Netflix) s’associe avec de nombreux producteurs et scénaristes solides et acteurs de talents (Bryan Cranston, Richard Madden, Benedict Wong, Anna Paquin, Steve Buscemi…etc.) pour raconter 10 histoires mêlant anticipation, mystères et autres éléments de SF, tantôt dans notre présent, tantôt dans le futur.
Nous avons promis de ne pas spoiler (et vous feriez d’ailleurs bien de ne même pas lire les synopsis des épisodes sur Amazon Prime Video avant de les lancer), et nous allons donc rester en surface de cette première saison. Ainsi, un peu comme la dernière saison de Black Mirror d’ailleurs, la qualité des épisodes est variée. Aucun n’est trahi par ses acteurs, sa réalisation ou encore ses décors et costumes, mais tous ne fonctionnent pas parfaitement. Qu’il s’agisse de problèmes de rythme, de manque de finesse dans la narration (éléments prévisibles, fins précipitées…) ou de manque d’intérêt, tout simplement, rares sont les épisodes à êtres parfaits.
Heureusement, notamment dans ceux où l’histoire de K. Dick sert avant tout à pointer du doigt des dérives possibles de la technologie comme a pu le faire Black Mirror (vie privée, robotique, IA…etc.), la qualité est globalement au rendez-vous. Une fois encore la finesse n’est pas toujours la principale force de ces épisodes, mais la série compense notamment par une plus grande ouverture de ses univers, en n’hésitant pas par exemple à aller dans l’espace ou loin dans le futur et à ne pas toujours parler de technologie. L’humain est toujours au centre des histoires racontées et bien des éléments ésotériques ramènent sans surprise à des thématiques chères à K. Dick.
Régulièrement, les meilleurs moments des épisodes sont en fait la découverte de ces univers et du contexte où évoluent les personnages. Une fois cela appréhendé, la résolution de l’intrigue où se trouvent ces derniers n’est pas toujours l’élément le plus intéressant de l’épisode. Il y a bien entendu des exceptions et certains plot twists et chutes sont réussis, mais certaines des histoires racontées dans Philip K. Dick’s Electric Dreams auraient presque mérité d’êtres des films à part entière pour avoir plus de place pour se déployer parfaitement et profiter au mieux du passage du papier à l’écran.
Philip K. Dick’s Electric Dreams : tl;dr
Philip K. Dick’s Electric Dreams est une plutôt jolie prise pour Amazon Prime Video et un show qui confirme le savoir-faire de Channel 4. Malgré l’imperfection bien présente dans certains de ses 10 épisodes et un manque de finesse assez régulier dans sa narration, la série raconte plusieurs histoires intéressantes, voire mémorables. Et ce, que l’accent soit mis davantage sur ses personnages ou sur le contexte souvent déprimant où ils évoluent. Un peu comme la saison 4 de Black Mirror, ici le principal objectif de nombreux épisodes semble davantage de simplement raconter une histoire de SF que de dénoncer une dérive potentielle de la technologie. On y gagne ainsi en variété et émotion ce que l’on perd un peu en profondeur et en réflexion.
Critique originale : https://www.begeek.fr/philip-k-dicks-electric-dreams-lalternative-a-black-mirror-amazon-avis-260245