Une dizaine d'années après le succès planétaire (c'est le cas de le dire) de sa célèbre série Planet Earth, la BBC Natural History Unit a remis le couvert pour nous proposer, fin 2016, Planet Earth II. S'agissant d'une série documentaire animalière, difficile de parler de saison 2, de remake ou de reboot : il vaut donc mieux considérer cette nouvelle version comme une volonté de nous en mettre plein les yeux, une fois de plus, grâce à l'apport de matériel et de techniques de réalisation dernier cri.
Et ça marche ! En six épisodes, la voix de ce bon vieux (et bien vieillissant...) David Attenborough nous accompagne pour une visite guidée des grands écosystèmes de notre planète : îles, montagnes, jungles, déserts, plaines et - appréciable nouveauté - villes. Le soi-disant septième épisode, baptisé A World of Wonders en anglais, n'en est pas un à proprement parler, puisqu'il s'agit d'une compilation de 1 h 30 reprenant les meilleurs passages de la série.
Planet Earth II n'étant pas conçue comme une immersion en profondeur dans la vie des animaux présentés, mais bien comme un survol transversal de la faune des écosystèmes choisis, il ne faut pas s'étonner de n'avoir que des bribes d'informations scientifiques sur le comportement des différentes espèces filmées. Volontairement non-alarmiste, la narration ne se fend de guère plus que quelques commentaires lacunaires mais bien sentis sur les dangers (souvent d'origine humaine) qui guettent les autres habitants de notre planète.
En réalité, Planet Earth II est une ode à la nature, à sa beauté et à sa diversité, et réussit parfaitement à nous émerveiller en nous offrant des images incroyablement spectaculaires d'animaux en tous genres. Quelques scènes resteront gravées à jamais dans les mémoires des téléspectateurs, de la rencontre hautement improbable de quatre (quatre !) panthères des neiges dans les montagnes de l'Himalaya, à l'élégante session de chasse du serval dans la savane africaine, en passant par l'union des lions du Kalahari contre la girafe, l'attaque-éclair du jaguar sur le caïman dans la jungle amazonienne, ou encore le terrifiant braconnage nocturne du léopard dans les rues de Bombay (avec en bonus la guest appearance de Gordon Buchanan !). Et même si je n'ai cité ici que les gros chats, les 6 heures que dure Planet Earth II sont du même niveau. L'aficionado du documentaire animalier n'apprendra pas grand-chose sur la vie sauvage, mais sera - tout autant que le néophyte - stupéfait par la beauté du spectacle.