Platane
6.3
Platane

Série Canal+ (2011)

Voir la série

Eric Judor est un génie.
Eric Judor est égocentrique.
Eric est dans l'ombre de Ramzy.
Eric se mange un platane.
Eric est dans le coma.

Platane, saison 1 démarre sur une mise en image de ces quelques sentences. Certaines se démontrent instantanément, mais la première mettra douze épisode à se faire jour. Le début est un peu laborieux, difficilement drôle : il s'agit de faire haïr et compatir à la fois les spectateurs envers rien d'autre que le démiurge aux commandes : Eric joue, réalise, écrit, et se met en scène jouant, écrivant, réalisant.

La série prend son envol dès cette féconde mise en abyme lancée : le portrait au vitriol d'un homme qui n'est autre que soi-même, une sorte de connard sympathique, de raciste homophobe sexiste misogyne mais qu'on aime bien quand même qui se bat pour accoucher d'un film dont tout nous dit que c'est un nanar à la BHL mais qui curieusement suscite une adhésion aveugle des plus grands (bon, de Besson, mais c’est déjà ça). Dès l'épisode 3-4, ça devient passionnant, par moments absolument hilarants tant mister Judor à un sens burlesque du jeu et un absurde du verbe élevé à son plus haut point. Les situations rocambolesques (loi de Murphy à bloc avec sursauts miraculeux et nouvelles catas consécutives) ,débouchent sur un rire franc mais parfois gêné. Aussi "hénaurme" que soit la satire, il y a décidément une part de vrai dans le milieu qui nous est dépeint. L'hypocrisie de la critique, La fainéantise des collaborateurs, la radinerie de la production, la vanité des stars - impressionnant casting de guests, incarnant chacun un versant de ce grand n'importe quoi...

On adhère pas mal au concept, les scènes tirées du scénario de la Môme 2.0 sont juste magiques, et quelques conflits liés à la personnalité absolument détestable de Judor donnent lieu à des séquences mythiques, notamment quelques uns des rencards foireux les plus beaux de l'histoire de la télé. La fin de saison, très bordélique, convainc un peu moins mais à le mérite de présager du lourd pour la saison 2. L'influence de Dupieux est forte à plusieurs endroits, elle culmine lors du final en anglais, très similaire à Wrong. A voir donc.

Et j'adore le fait que Judor décide de faire un autoportrait déformant et aussi peu flatteur.
Krokodebil
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 13 sept. 2013

Critique lue 2.7K fois

16 j'aime

1 commentaire

Krokodebil

Écrit par

Critique lue 2.7K fois

16
1

D'autres avis sur Platane

Platane
Truman-
8

La vraie fausse vie de l'éternel gamin Eric Judor épisode 2

Critique de la saison 2 : Et voilà une seconde saison qui surpasse la première haut la main, la première avait tendance a se répéter sur le monde du cinéma et le film "La môme next génération 2.0"...

le 8 oct. 2013

28 j'aime

5

Platane
Pukhet
7

Hafid F. Benamar & Eric Judor, un duo génial.

Platane est définitivement une bonne surprise. Pour ses premiers pas seuls, Eric Judor a fait preuve de beaucoup de talent. Tant au niveau de l'humour (mais on connaissait déjà son pouvoir de nous...

le 20 sept. 2011

25 j'aime

9

Platane
Krokodebil
7

Le sale môme, version 1.0

Eric Judor est un génie. Eric Judor est égocentrique. Eric est dans l'ombre de Ramzy. Eric se mange un platane. Eric est dans le coma. Platane, saison 1 démarre sur une mise en image de ces...

le 13 sept. 2013

16 j'aime

1

Du même critique

Rush
Krokodebil
8

Le bec de lièvre et la tortu(rbo).

Pourquoi aimé-je le cinéma ? On devrait se poser cette question plus souvent. Elle m'est venue à l'esprit très rapidement devant ce film. Avec une réponse possible. J'ai d'ailleurs longtemps pensé...

le 29 sept. 2013

129 j'aime

12

Mister Babadook
Krokodebil
7

Mother, son, wicked ghost.

La cinéma australien au féminin est fécond en portraits de femmes un peu paumées, ou complètement névrosées. Il y a les héroïnes têtues et déterminées de Jane Campion, les monstres effrayants (Animal...

le 31 juil. 2014

106 j'aime

10