(La présente critique est plus un exercice de style à but humoristique qu'une véritable critique. Ayant regardé et subissant toujours les rediffusions de cette épouvantable série, j'ai décidé d'exorciser un peu tout ça de manière marrante. Si vous êtes toujours là, je vous souhaite une bonne lecture.)
Ceci n'est pas une critique. Ma maman m'a appris à ne pas me moquer des infirmes. Non, je préfère plonger dans ce sac de noeuds que j'ai, il fut un temps, regarder avec assiduité et vous faire part d'un sujet qui a toujours éveillé ma curiosité. Ce sujet a un nom : Boukrane. Référence ultime de la police marseillaise, rares sont ceux qui peuvent lui donner un visage, alors qu'ils n'ont que son nom au bout des lèvres. Qui se cache derrière ce mystérieux policier ? Entre sexe, drogues, prostitution et pétanque, j'ai enquêté.
Ne lui connaissant pas de famille ou d'amis, c'est vers son lieu de travail, le célèbre commissariat de Marseille, que je me dirige en premier lieu. Ah, le commissariat de Marseille... Un lieu qui ne devrait jamais désemplir, hein ? Détrompez-vous, l'endroit est désert, seul un ivrogne en haillons nous fait l'honneur de reprendre les standards de Patrick Sébastien en live. Je me dirige vers le brigadier à l'accueil, Jean-François de son nom.
-Vous avez été victime d'un crime ? Vous êtes coupable d'un crime ? Vous avez une relation avec le lieutenant ? me lança le chauve.
Je lui parlai alors de son discret collègue. Son visage s'écarquilla de surprise puis il me répliqua :
-Parti sur le terrain, mademoiselle. Vous savez, c'est un homme d'action.
Je n'en doute pas, mais c'est désappointée que je me retire, passant au passage devant la salle de repos où le couple mythique du commissariat s'engueule pour la énième fois à cause d'une panne de micro-ondes.
Si ses collègues ne peuvent me renseigner, il ne me reste plus qu'une seule solution : le bar du Mistral. Ici, tous les habitants du quartier viennent se faire confesser par notre Dieu à tous, Roland Marsi. Mais comme il est d'une autre génération, il a délégué tout ce qui relevait de la sexualité à son fils Thomas. Quant à Mélanie, ben, gardez-le pour vous, mais il paraîtrait que ce soit une fille... Au comptoir, Mirta, la commère, et Blanche, solennelle institutrice le jour, ardente écrivaine érotique la nuit, en froid avec sa fille Johanna, mais en chaleur lorsqu'elle se trouve à côté de ses gendres. La réponse est unanime : personne n'a vu Boukrane. Cela fait longtemps qu'il n'est pas venu à la pêche, dit Roland ; à la paroisse non plus, caquette Mirta ; Thomas et Mélanie nient avoir eu de relations sexuelles avec lui ; quant à Blanche, elle voit ça comme un cas d'école. Mais elle me file tout de même le numéro d'une jeune fille ayant habité le Mistral, une dénommée Sonia.
Derrière son air sage et ses taches de rousseur, cette dernière se montre des plus conspirationnistes. Depuis son injuste incarcération pour terrorisme durant la moitié de son année de khâgne, ce qui a bien failli lui coûter son entrée à Normale Sup', elle a rejoint les rangs d'Egalité et Réconciliation. Nous évoquons devant elle le cas de Boukrane, elle fronce les sourcils : "Ca ne m'étonne pas. Vous savez, depuis quelques temps, j'enquête sur le Mistral. D'après mes recherches, il serait tenu par une caste satanico-maçonnique. Boukrane en est un exemple. Vous devriez fouiller aussi du côté de Jonas Malkavian, vous ne trouvez pas bizarre qu'il ne soit plus roux ? Ne serait-ce pas là de l'épuration capillaire manigancée par ladite caste ?"
Malgré tout ce charabias paranoïaque, la mention de Satan ne m'a pas laissée indifférente. Non, Méphistophélès n'est pas une légende, les amis, les Mistraliens l'ont vu, ont pêché/ont prié/ont couché avec lui. L'un d'eux est même devenu gérant d'une entreprise couteau-suisse du nom de Phénicie, qui est à la fois agence immobilière, boîte de BTP, cabinet d'avocat et QG de la mafia marseillaise.Vincent Chomette nous dirige vers celui qui a initié leur rencontre : Charles Frémont.
En me rendant chez l'homme d'affaires véreux, je vois que la police m'a déjà précédée. Le fringant retraité porte les menottes avec un sourire désarmant, papotant à propos de golf avec les forces de l'ordre. "Retour au bercail" lança-t-il joyeusement. Et là, tel une hallucination après une prise d'acides, j'entendis : "Mademoiselle, le voilà, Boukrane !".
En raison de clauses de confidentialité, je ne peux vous décrire le bonhomme. Cependant, il a tout de même bien accepté d'évoquer les raisons d'une telle discrétion : "Etre sur le devant de la scène me causerait des ennuis. Là, j'ai une femme, des enfants. Qu'est-ce qui arriverait si je prononçais ne serait-ce qu'un mot ? Regardez Jean-François : il a ouvert sa gueule, maintenant il a son ex-femme, ses jumelles qui ne s'attirent que des emmerdes et il est classé comme beauf. Non, vraiment, qu'on me laisse en dehors de tout ça !"
Ce sont sur ces sages paroles et un zoom avant sur mon visage accompagné d'une musique tragique que se clôt cet article. La semaine prochaine, je vous emmène à Los Angeles pour une interview beauté avec Victor Newman des Feux de l'Amour. Vous connaîtrez enfin tous ses secrets quant à l'éclat de sa moustache fournie !