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Pose, digne successeur de PARIS IS BURNING et de toute la tendance voguing. Jamais en fiction on est rentré de manière aussi juste dans la BallRoom. Casting de maître, pilote de haut niveau plus que...
le 8 juin 2018
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Pose, diffusée sur FX en 2018, c’est un festival de paillettes, de robes extravagantes et de talons qui claquent sur le parquet des ballrooms new-yorkais des années 80 et 90. Mais derrière la brillance et les poses iconiques se cache une histoire de lutte, de solidarité, et de rêves qui naissent dans l’obscurité pour éclater comme un feu d’artifice sous les projecteurs. Si vous pensiez que le monde de la mode et des performances de voguing se limitait à des pas de danse et des cris de joie, Pose est là pour vous prouver que l’art de servir est aussi un acte de rébellion et de survie.
La série suit des personnages hauts en couleur comme Blanca, la mère de la maison Evangelista qui a plus de cœur qu’une boîte de chocolats, et Pray Tell, le maître de cérémonie au verbe acéré et aux répliques plus tranchantes qu’une paire de ciseaux de haute couture. Ils naviguent dans un monde où la marginalisation est la norme, mais où la famille de cœur est le remède ultime à toutes les blessures. Chaque compétition de ballroom est bien plus qu’un simple défilé : c’est une guerre silencieuse où le costume le plus éblouissant peut masquer des nuits sans toit, des combats contre la maladie et la quête incessante de respect.
Là où Pose brille – littéralement et métaphoriquement – c’est dans sa capacité à marier le glamour et la réalité brutale. On passe d’une performance où les personnages paradent comme des reines dans des tenues à couper le souffle, à des scènes poignantes où la survie est une victoire en soi. L’histoire aborde sans détour des thèmes tels que l’épidémie de VIH/sida, la transidentité, et la discrimination. Et à chaque épisode, on se demande : comment peuvent-ils continuer à marcher la tête haute alors que le monde essaie de les faire tomber ? La réponse tient en un mot : famille.
Les performances des acteurs et actrices sont à tomber par terre (attention aux talons). MJ Rodriguez en Blanca est une leçon d’humanité, un phare de douceur et de fermeté à la fois. Billy Porter en Pray Tell incarne le génie du drama, capable de passer de l’humour mordant à l’émotion la plus crue en un battement de cils. Et que dire des jeunes talents qui illuminent l’écran, comme Indya Moore et Angel Bismark Curiel, qui apportent fraîcheur et vulnérabilité à un récit déjà riche.
Visuellement, Pose est un régal. Les costumes sont des chefs-d’œuvre qui rivalisent avec ceux des plus grandes maisons de mode, et la bande-son est un hommage vibrant aux tubes qui ont bercé cette époque de paillettes et de sueur. C’est un monde où le moindre détail est pensé pour transporter le spectateur dans un New York des contrastes, entre l’éclat des projecteurs et l’ombre des ruelles.
Certes, la série a ses moments un peu appuyés, avec des discours qui tirent parfois sur la corde du mélodrame. Mais quand on raconte l’histoire de communautés qui ont dû crier pour être entendues, on peut pardonner quelques envolées un peu théâtrales. D’ailleurs, le théâtre, c’est précisément ce qui rend chaque confrontation, chaque victoire, et même chaque larme digne d’un standing ovation.
En résumé, Pose n’est pas juste une série, c’est un manifeste. Un rappel que même dans un monde où la marge est la norme, il est possible de briller de mille feux et de trouver sa place sur le podium de la vie. Préparez vos mouchoirs, votre meilleur sourire et un cœur prêt à vibrer, car avec Pose, on vogue, on lutte, et on aime avec une intensité qui ne s’éteint jamais, même après le générique final.
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Créée
le 8 nov. 2024
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