Pour l'amour du risque (Hart to Hart pour les puristes), c’est un peu comme si tu prenais James Bond, tu lui enlevais la discrétion, tu lui ajoutais un partenaire en robe de soirée, et tu les faisais résoudre des crimes tout en pilotant des voitures de luxe et en sirotant des cocktails. Jonathan et Jennifer Hart, c’est le couple de millionnaires le plus cool (ou le plus improbable) des années 80 : eux, quand ils ne sont pas en train de superviser leurs innombrables entreprises, ils résolvent des meurtres pour le fun. Parce que pourquoi passer ses week-ends à la plage quand tu peux affronter des tueurs en talons aiguilles et en costume trois pièces ?
Jonathan Hart, interprété par Robert Wagner, c’est le millionnaire aventureux par excellence. Lui, il ne se contente pas de jouer au golf ou de siroter des martinis au bord de la piscine de son manoir californien. Non, ce type est prêt à tout : qu’il s’agisse de sauter d’un hélicoptère ou de combattre des méchants dans des entrepôts sombres, Jonathan n’a jamais peur de ruiner son costume hors de prix. Un homme d’affaires, un playboy, et un enquêteur amateur qui semble avoir fait du flirt avec le danger une seconde nature. Le seul problème ? Il a tellement de flair pour les crimes qu’on se demande si les scénaristes n'ont pas programmé les ennuis pour qu'ils lui tombent dessus à chaque coin de rue.
À ses côtés, il y a Jennifer Hart, jouée par Stefanie Powers, la femme parfaite qui semble pouvoir tout faire : écrire des romans, s'habiller comme une star de cinéma et se retrouver au cœur des affaires criminelles les plus tordues. Jennifer est belle, intelligente, et elle a toujours la réplique parfaite sous la main, même quand elle est menacée par des criminels armés. Rien ne la dérange vraiment : elle peut se faire enlever, mais sa coiffure restera impeccable. Si le monde était en flammes, Jennifer serait probablement là, souriante, avec un cocktail à la main, en train de faire des remarques spirituelles sur la situation.
Le duo Hart résout des affaires criminelles avec un mélange de désinvolture et d’arrogance qui ferait rougir Sherlock Holmes. Pourquoi appeler la police quand tu as un jet privé et une équipe de domestiques prêts à tout pour t'aider à déjouer des complots internationaux ? Le couple Hart navigue entre dîners mondains et scènes de crime comme d’autres passeraient de la piscine au jacuzzi. Il n'y a jamais vraiment de suspense, parce que tu sais qu’ils finiront toujours par coincer le méchant, sans une goutte de sueur. Mais au fond, ce n’est pas vraiment la résolution de l’enquête qui importe : c’est de les voir faire tout ça avec un sens de la mode impeccable et une coolitude sans faille.
Et puis, bien sûr, il y a Max, leur majordome loyal à l'accent new-yorkais qui ressemble plus à un boxeur à la retraite qu’à un domestique raffiné. Max est la clé de voûte de ce couple décalé : c’est lui qui fait tout le sale boulot pendant que Jonathan et Jennifer vivent leur vie de rêve. C'est un peu comme si Alfred de Batman avait décidé de gérer une villa californienne tout en aidant ses employeurs à démêler des affaires criminelles en passant l'aspirateur. Toujours là pour sortir des punchlines décalées, Max est la touche d’humour qui empêche le duo Hart de sombrer dans l’autosatisfaction totale.
Les intrigues de Pour l’amour du risque sont souvent aussi farfelues que les costumes de Jonathan et Jennifer : vols d'œuvres d'art, complots de haute société, affaires d’espionnage improbables. Les méchants ? Toujours des personnages exagérés, qui semblent sortir d’un manuel de "comment être un méchant de série B". Ils se cachent dans des manoirs sombres, échafaudent des plans ridicules, mais finissent toujours par se faire prendre par ce duo de détectives amateurs plus intéressés par leur prochain cocktail que par la loi.
Visuellement, la série est un festival de kitsch des années 80 : des voitures de sport brillantes, des villas gigantesques aux allures de musées, et des vêtements qui semblent tout droit sortis d’un défilé de mode démesuré. Les Hart ne sont jamais habillés pour l’enquête, mais plutôt pour la couverture d’un magazine de luxe. Et c’est justement ça qui est hilarant : ils pourraient être sur la piste d’un tueur en série, mais ils le font avec des lunettes de soleil hors de prix et des tenues de soirée qui valent sûrement plus que la rançon que demande le méchant du jour.
Mais soyons honnêtes, malgré tout le glamour, Pour l’amour du risque manque sérieusement de... risque. Les situations sont répétitives, les résolutions trop faciles, et le couple Hart, aussi charismatique soit-il, finit par devenir un peu ennuyeux à force de toujours tout réussir avec une telle décontraction. Quand tout semble aussi facile pour eux, le spectateur finit par se demander où est la tension dramatique. À force de jouer les super-héros sans aucun défaut, Jonathan et Jennifer deviennent un peu prévisibles, comme une publicité pour du parfum de luxe qui ne finit jamais.
En résumé, Pour l’amour du risque est une série pour ceux qui aiment le glamour, les intrigues légères et les héros qui ne se prennent jamais une seule ride, même en plein milieu d’un complot international. C’est du kitsch pur jus, où l’enquête est presque secondaire par rapport au style et à l’attitude. Si tu aimes voir des millionnaires en smoking et robes à paillettes résoudre des crimes improbables avec un sourire suffisant, alors embarque à bord. Mais si tu cherches du suspense réel, des rebondissements ou un peu de sueur sur le front des protagonistes... disons que tu risques de rester sur ta faim.