l'amour en désintox

Ce n'est pas simple de parler d'une série au contenu aussi étrange et peu conventionnel. Mais cet aspect des choses a contribué dans mon cas à la rendre passionnante tout du long.

C'est en tout cas une histoire d'amours (au pluriel), ou en tout cas, de couples, tous à l'opposé du romantisme attendu en général des dramas. Ce qui devrait dérouter, voire déplaire, à ceux qui sont précisément à la recherche de ce type d'histoires qui se regardent avec du pop-corn et en disant des "mow" à chaque plan. Ce drama est aussi moins "prude" que la moyenne, avec quelques scènes érotiques qu'on voit assez rarement dans les séries coréennes. Ce qui veut donc clairement dire également que le public visé est un public adulte. Et c'est normal au vu du thème.

Le rôle féminin principal est joué par Seo Hyun-jin, actrice à la beauté froide, que j'apprécie beaucoup, et qui convient pour moi parfaitement au rôle. D'emblée, on sait qu'elle gagne sa vie en travaillant pour une société qui "loue" des époux et des épouses. On apprendra bien plus loin les raisons qui l'ont poussée à choisir ce "métier", qui n'est pas vraiment de la prostitution car elle n'est pas obligée d'offrir du sexe selon le manuel de l'utilisateur. Mais la société qui propose ces services se fait tout de même discrète car elle sent bien que son existence ne tient qu'au fait de ne pas avoir pignon sur rue.

Son nouveau contrat la conduit à épouser un homme qui vient de divorcer, joué par Gong Yoo, la star coréenne par excellence. L' ex-épouse lui impose de se marier pendant un an à quelqu'un d'autre pour pouvoir le reprendre ensuite. Bien étrange marché, très tordu, mais qui va s'éclairer au fur à à mesure du récit. Car oui, les différents protagonistes ont tous un ou des problèmes, des traumatismes, qui déterminent leurs comportements, pas très sains en apparence pour toute personne qui vit sa vie comme un long fleuve tranquille. De ce fait, l'ambiance globale est plutôt sombre, avec un rythme languissant. On est à l'opposé des dramas de type soap, à l'éclairage d'hôpital même dans les chambres à coucher, si vous voyez ce que je veux dire. L'habitation principale est de type ultramoderne en béton, froide comme un bunker du Mur de l'Atlantique. Le gris est la couleur dominante. Bref, dépressifs et neurasthéniques, s'abstenir. Mais comme je ne suis ni l'un, ni l'autre, j'ai trouvé cela assez envoûtant.

Le récit se greffe de flashforward, le contraire donc du flashback, avec une affaire de mort suspecte. Les deux récits vont bien entendu se rejoindre vers la fin. Ce n'est pas mon procédé favori quand on le traîne en longueur, mais heureusement, ce n'est pas le cas ici. D'autant que la série ne fait que 8 épisodes.

Mais est-ce définitivement sombre de bout en bout?

Au final, j'ai tout de même avalé la série, ce qui est clairement le signe qu'elle m'a captivé. Le thriller n'est pas tellement dans l'affaire de mort suspecte, mais dans la manière dont chacun des principaux protagonistes va parvenir à traiter, ou pas, ses traumatismes, et la toxicité des ses rapports avec autrui. Et faire confiance à l'amour.