Princesse Sarah
5.7
Princesse Sarah

Anime (mangas) Fuji TV (1985)

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Une petite fille plus résiliente que du diamant fait face à des bourreaux dignes d’une télé-réalité

Princesse Sarah, c’est un peu comme si Les Misérables et Cendrillon avaient fusionné en un conte de fées cruel, où les larmes coulent plus vite que le thé à l'orphelinat. Imagine une petite fille aristocrate, Sarah Crewe, plongée dans un tourbillon d’injustices après la disparition tragique de son père, et réduite à devenir la souffre-douleur d'une bande d’adultes plus tyranniques qu’un jury de concours de pâtisserie. Ici, pas de baguette magique ni de marraine la bonne fée : la seule arme de Sarah, c’est sa résilience à toute épreuve et un regard tellement pur qu’on se demande si elle n’est pas en fait une statue en sucre qui refuse de fondre.


Sarah commence comme une vraie petite princesse, en robe chic et avec une éducation digne de la royauté. Elle arrive dans son pensionnat londonien où tout le monde l’adore, parce qu’elle est riche, polie, et, soyons honnêtes, un peu trop parfaite. Mais bien sûr, tout bascule quand son père meurt subitement, la laissant ruinée. À partir de là, c’est le début d’un long tunnel de souffrance où la directrice du pensionnat, Miss Minchin (probablement la cousine éloignée de Voldemort), fait de Sarah son esclave personnelle. Sarah passe de "petite princesse" à "fille de corvée", et là, c’est la grande descente aux enfers. Nettoyer les sols, affronter les insultes et les humiliations... Princesse Sarah, c’est le marathon de l’injustice.


Le personnage de Sarah est tellement pur, tellement bon, qu’on en vient parfois à se demander si elle n’est pas une sainte déguisée. Même après avoir été humiliée, affamée, et traitée comme moins que rien, elle garde toujours son calme et son sourire d’ange. Sarah pourrait être dans un film d'action et affronter un tyrannosaure, elle le regarderait droit dans les yeux en lui récitant une leçon de morale. Parfois, tu as envie de lui dire : "Mais révolte-toi, Sarah ! Mets-leur une gifle verbale au moins !". Mais non, elle encaisse tout avec une dignité surnaturelle, comme si chaque injustice était juste un petit caillou sur son chemin vers l’illumination.


Miss Minchin, quant à elle, est l’antagoniste parfaite : froide, cruelle, et obsédée par l'argent. Elle est à peu près aussi aimable qu’un glaçon, et prend un malin plaisir à rendre la vie de Sarah infernale. C’est comme si son unique raison d'exister était de briser l’esprit de cette pauvre enfant, sauf que Sarah est tellement résiliente que Miss Minchin finit par ressembler à un dessin animé de méchante frustrée. Malgré ses efforts, elle n’arrive jamais à venir à bout de la princesse au grand cœur. Chaque épisode est une nouvelle tentative de Minchin pour écraser Sarah, et chaque fois, c’est un échec face à la bonté sans faille de notre héroïne.


Les autres personnages, comme la petite servante Becky ou Lavinia, la peste de service, apportent un peu de nuance à ce tableau de drames constants. Becky est adorable mais un peu effacée, tandis que Lavinia incarne la rivalité jalouse typique des séries pour enfants. Mais là encore, personne n’arrive vraiment à rivaliser avec Sarah, ni en gentillesse, ni en souffrance. Elle est la championne incontestée du "je subis tout, mais je reste noble dans mon cœur".


Visuellement, Princesse Sarah a ce charme délicat des dessins animés japonais des années 80. Les décors sont soignés, les robes de Sarah sont d'une élégance qui semble sortir tout droit d’un livre de contes, et même la saleté dans laquelle elle est plongée est étrangement bien dessinée. Tout est fait pour que tu sentes l’atmosphère oppressante du pensionnat, avec ses couloirs sombres et ses pièces froides. Et pourtant, malgré toute cette grisaille, Sarah continue de briller comme un petit phare d’espoir au milieu d’un océan de désespoir.


Le problème avec Princesse Sarah, c’est que parfois, tout est un peu trop… excessif. Chaque épisode semble être une nouvelle variation sur le thème "Sarah souffre mais reste noble", et cela peut devenir répétitif. Les épreuves s'enchaînent, et à un moment, tu finis par te demander si les scénaristes ne prennent pas un plaisir sadique à voir cette pauvre gamine s’enfoncer de plus en plus. On aimerait qu’elle ait un peu plus de répit, ou qu’elle fasse quelque chose d’un peu moins parfait, histoire de la rendre plus humaine. Mais non, Sarah reste Sarah : une icône de perfection morale, même quand on lui jette des cailloux (littéralement et métaphoriquement).


En résumé, Princesse Sarah est une série qui te prend aux tripes avec son héroïne tragique, sa méchante digne des pires cauchemars, et un déluge d’injustices qui te donne envie de secouer l'écran pour sauver Sarah toi-même. C’est un véritable parcours du combattant émotionnel, où chaque épisode est une nouvelle montagne de souffrance à escalader. Mais au milieu de tout ça, il y a cette force tranquille, cette résilience qui fait que, même si Sarah ne lève jamais la voix, elle gagne toujours. Si tu as un penchant pour les récits de martyr sublimé ou les histoires où le bien triomphe du mal sans jamais se salir les mains, Princesse Sarah est une aventure émotionnelle intense, mais parfois un peu trop larmoyante pour son propre bien.

CinephageAiguise
6

Créée

le 11 oct. 2024

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