Tu sauras faire tien le Joyau Soleil et son pouvoir reflètera toute ta beauté.
Il était une fois le Royaume magique d'Avalon, protégé par les 7 Joyaux de la Couronne (Crown Jewels of the Kingdoms) conservés à l'abri dans le coffre magique de Merlin.
Un jour, Lady Kale, la méchante sœur de la Reine qui est parvenue à se procurer le terrible Joyau de la Nuit (Dark Stone), décide de s'emparer du coffre magique. C'est alors que les joyaux s'envolent aux quatres coins du Royaume, enfermant Merlin dans la magie obscure et brisant l'équilibre d'Avalon.
Armées de leur propre joyau magique, La Princesse Starla et ses amies les Chevaliers des Joyaux (Jewel Rider) partiront alors en quête des 7 Joyaux de la Couronne afin de ramener la paix dans le Royaume.
La légende arthurienne au féminin ?
S'inspirant librement de la légende arthurienne, Princesse Starla (Princesse Guenièvre en VO) reprend donc les ficelles de tout bon dessin animé d'aventures avec un monde fantastique qui devra être sauvé par des héros armés de pouvoirs magiques.
Ici, chaque épisode se concentrera sur l'un des sept joyaux perdus qui provoquera divers anomalies dans Avalon. Chaque histoire est très différente, on peut facilement passer d'un épisode humoristique et tranche de vie à un épisode rempli d'action et d'émotion. Cependant, comme pour la plupart des dessins animés occidentaux, il n'y aura pas vraiment de fil conducteur et chaque épisode peut se regarder dans un peu n'importe quel ordre si l'on omet le premier et le dernier qui servent l'intrigue globale.
Un groupe de personnages restreint
Les personnages sont en nombre assez restreint :
Starla (Gwenevere) est notre héroïne principale. Princesse du royaume et détentrice du Joyau Soleil, elle peut parfois être assez égocentrique et dirigiste mais c'est une leader charismatique et sur qui l'on peut compter. Elle est accompagnée de sa licorne Sunstar.
Starla est une bonne héroïne avec du caractère bien qu'elle se révèle quelque peu pimbêche à certains moments mais au moins on est loin de la demoiselle en détresse.
Fallon est une des Chevaliers du Joyau et détentrice du Joyau Lune. Courageuse et franche, elle a soif d'aventures et est une excellente combattante. Néanmoins elle peut aussi se révéler assez froide et a généralement du mal à exprimer ses sentiments. Elle est accompagnée par sa licorne Moondance avec qui elle entretient une relation très forte.
Fallon est l'amie un peu garçon manquée et donc super cool. Elle change des deux autres filles du groupe.
Tamara est elle aussi une Chevalier du Joyau et détentrice du Joyau Cœur. Aussi douce que dévouée, Tamara est une fille parfois timide mais qui a le cœur sur la main et souhaite plus que n'importe qui la paix et le bonheur de chacun. Elle est accompagnée de ses trois acolytes, la bébé licorne Cléo, le chat Spike et la dragonne Sucrette.
Tamara est juste tellement gentille qu'on ne peut que l'apprécier. C'est personnellement ma préférée du trio.
Lady Kale est la tante de Starla qui a trouvé par hasard le Joyau de la Nuit. Follement jalouse de sa sœur, la Reine Anya, elle souhaite gouverner Avalon à sa place et tente donc de s'emparer du pouvoir des Joyaux Magiques dans ce but. C'est une femme de caractère et très autoritaire. Elle est accompagnée par deux espèces de lézards bipèdes, les Fouineurs, qui l'aident à débusquer l'endroit où se sont cachés les joyaux, ainsi que par Grimm, le dragon qui lui sert de monture.
Lady Kale est un personnage caricatural mais malgré tout terriblement cool. On ne pourra pas en dire autant de ses deux mascottes, les Fouineurs, qui sont souvent aussi débiles qu'inutiles...
L'histoire tournera donc principalement autour de ces quelques personnages qui évolueront en fonction de l'épisode qui leur est dédié même si ça restera assez timide, l'anime se focalisant plus sur les péripéties que sur les protagonistes.
Il y aura quelques rares personnages secondaires comme les parents de Starla, le magicien Merlin et son hibou Archimède (Archie) qui servira de guide à nos héroïnes après la disparition de son maître, ou les Chevaliers des Loups (The Pack) qui auraient pu servir de love interest aux héroïnes par exemple mais seul Drake sera mis en avant de manière assez réductrice puisqu'il se cantonnera à n'être qu'un comic relief assez niais et pataud.
Ainsi les personnages ne seront pas très poussés mais auront le mérite d'être pas trop nombreux et tous bien différents, chacun ayant un rôle qui lui est propre et qui parvient donc à faire bouger le groupe de personnage de manière naturelle.
Bon ou mauvais Magical Girl ?
Passons à la réalisation qui est faite de bonnes comme des mauvaises choses.
Commençons par les bons côtés avec notamment l'univers de la série qui est assez accrocheur avec les différents joyaux et les héroïnes Chevaliers. De plus, les légendes magiques et autres créatures sont plutôt intéressantes. Le principe des Arbres Magiques qui permettent de voyager d'un bout à l'autre du royaume en traversant une sorte de vortex est simple mais efficace par exemple. De même, on sent rapidement l'inspiration Magical Girl à la japonaise dont la série ici reprendra bien les codes et saura les utiliser de manière intelligente, bien que là encore sans pousser le concept assez loin. On notera par exemple l'absence de séquences de transformation (bien que les héroïnes changent de tenue grâce à leur joyau pour combattre) ou l'absence d'autres artefact magiques autres que les joyaux basiques.
On peut souligner l'OST qui comprend de nombreuses insert songs, adaptées d'ailleurs en français pour la plupart. Bon, les chansons restent très classiques et enfantines mais ont quand même le mérite d'être là et sauront être efficaces auprès d'un jeune public.
Enfin les épisodes ne manquent pas de péripéties et de singularité, comme dit plus haut, chaque épisode est assez unique et aucun ne se ressemble.
Voilà pour quelques-uns des points forts de l'œuvre, malheureusement celle-ci possède également ses points faibles. On peut déjà souligner le fait que, contrairement aux séries d'animation japonaises, les séries d'animation occidentales sont comme souvent assez peu développées que ce soit au niveau de l'histoire ou même des personnages. Princesse Starla restera donc une série très basique et classique qui ne se prendra pas trop la tête à faire un scénario cohérent ou à développer ses personnages, l'univers étant censé de suffire à lui-même. Ainsi, bien que le lore semble très riche et que les personnages pourraient dans la majorité offrir des personnalités intéressantes, ils ne seront finalement jamais réellement mis à profit, se contentant eux aussi de ne rester qu'un contexte et rien de plus. On le voit particulièrement avec l'inspiration prise dans la légende arthurienne qui ne se contentera que d'utiliser quelques noms et lieux comme référence mais ça sera à peu près tout.
La réalisation n'aidera pas forcément. Bon, le dessin animé est très vieux donc il ne faut pas non plus s'attendre à des miracles pour l'époque, mais tout de même, l'animation est quand même, disons-le, bien dégueulasse entre son montage étrange, ses plans à moitié dessinés, ses nombreux plans fixes et ses effets spéciaux très très cheap. Heureusement que le doublage est là pour rendre le tout un peu plus vivant parce que des fois ça a bien du mal à s'animer à l'écran. Malgré tout les chara designs et différents objets magiques resteront convaincants il faut le reconnaître.
Et enfin j'en arrive au point le plus clivant de l'œuvre : la tranche d'âge visée.
Car si je ne taris pas d'éloges sur la série et que j'en étais d'ailleurs très fan étant petite, il faut le dire, après l'avoir revisionnée une fois adulte, c'est clairement plus le même délire ! La série vise clairement un public très très enfantin, le sujet de certains épisodes occasionnant des facepalm à foison et les réactions des personnages étant très premier degré quand elles ne sont pas passablement ridicules voir affligeantes pour une personne plus âgée. On a quand même tout un épisode centré sur un lutin qui transforme les gens en grenouilles ou encore un autre sur des arbres qui sont tellement tristes de ne pas avoir de pieds pour danser qu'ils décident de créer une piste de danse pour les animaux de la forêt, et ce ne sont ici que deux exemples parmi tant d'autres..... Bref, du haut de mes vingt ans passés, je n'ai pas eu le courage de regarder la deuxième et pourtant dernière saison.
Ainsi, Princesse Starla et les Joyaux Magiques est un très bon magical girl à l'occidentale pourvu que l'on n'ait pas dépassé l'âge de 10 ans et qu'on n'en attende pas trop du scénario.
Il possède un univers accrocheur et utilise parfaitement toutes les ficelles du genre dont il s'inspire bien qu'on puisse déplorer les moyens techniques de l'époque qui offrent un rendu parfois très vieillot.
Une bonne série pour enfants mais je vous conseille de passer votre tour si vous souhaitez simplement raviver vos souvenirs nostalgiques.