Prison Break par mirlitons

On ne reviendra pas sur la trame de l'histoire. Comment le jeune Michael Scofield décide de se faire tatouer un super-plan sur le dos (c'est l'endroit le plus commode pour une consultation éclair) pour faire évader de prison son big brother, Lincoln Burrows, condamné à tort pour le meurtre du Vice Président et sur le point de se faire exécuter.

La première saison se concentre donc sur ce super-plan, l'évasion de Fox River, qui ne se passe évidemment pas exactement comme prévu. Les détenus - des plus horribles aux plus sensibles - les gardiens crapuleux et la jolie-mais-destructrice médecin vont entraver et façonner l'intrigue pour la rentre trépidante et pleine de suspense. Oui oui, je l'avoue, j'ai aimé. Et pas seulement parce que j'avais 14 ans. Je suis persuadée que s'il me prenait l'envie de revoir cette saison, je confirmerai : ce n'était pas si mal. C'était même bien.

Le problème, c'est ce qui suit. Ca se complique, se transforme en complot compliqué et perd toute crédibilité (OK, ça n'a jamais été vraiment crédible - mais ça le devient encore moins) suite aux seconde, puis troisième, évasions. Franchement ? Il aurait fallu conclure avec une seconde saison qui fermait l'arc narratif, ou à la limite un film.

Mais l'idée de tirer sur la longueur, en faisant mourir puis ressusciter des personnages parce que "l'actrice est enceinte et qu'on ne sait pas trop combien de saisons il y va avoir donc juste au cas où, jouons la safe", en supprimant des tatouages qui bouffait du temps et de l'argent à poser pour des raisons débiles (c'est pas si dure de porter des manches longues, il le fait pendant la majorité de la série de toute façon) et que "on risquerait de le reconnaître dans la rue" - j'veux dire, c'est pas comme si les visages de touts les protagonistes devraient être connus de toute la population américaine de toute façon, ils sont l'objet d'un scandale tous les deux jours, etc., etc. Ca perd du sens parce que les producteurs ne savent pas quand ils vont s'arrêter et que les scénaristes se retrouvent obligés de constamment rediriger l'intrigue. C'est dommage.

N'oublions pas le manque de complicité entre les acteurs qui rendent les relations - amoureuses ou fraternelles - très peu crédibles. Les personnages ne sont pas hyper-attachants - sauf peut-être Sucre - et pas hyper convaincants : le visage dur de Michael, ça passe pendant une saison, mais au bout d'un moment, on aimerait bien voir une ou deux expressions (heureux, faché, triste, effrayé - vous savez, les trucs de base, quoi).

Donc voilà, pour la première saison c'est 7, puis ça dégringole. Disons (7+6+4+4+4*)/5 = 5 : le compte est bon.

* Oh oui, il y a un film qui clôture tout. Ma critique : http://www.senscritique.com/film/Prison_Break_The_Final_Break/critique/26638634