La mini-série Profession : Reporter presque trop courte (mais une saison 2 existe) utilise la vie de la rédaction du JT télévisé pour livrer une chronique de mœurs de l'Australie des années 80. Le j en est l'exemple parfait car il est la vitrine de ce à quoi on doit penser dans la sélection des sujets comme dans la manière de les aborder, mais également ce à quoi doit ressembler les journalistes en tant que représentants nationaux. Il est également le lieu d'affrontement entre Geoff le journaliste vieillissant et archétype de l'arrière-garde, Helen déterminée à s'imposer en tant que femme mais aussi en tant que journaliste à conviction notamment sur le plan sociétal et enfin Dale le jeune journaliste qui cherche à faire ses preuves.
La rédaction de News at six concentre tous les archétypes de l'époque et ses dérives machistes, misogynes, autocratiques et homophobes nourries par la course à l'audience et au sensationnalisme. C'est la série n'évite pas certains clichés ou en effet parfois de trop plein dans ses péripéties et personnages, elle a réussi à convaincre par son mélange habile entre les combats ordinaires et les grands événements de l'histoire comme l'explosion de la navette challenger, l'épidémie du sida ou encore la catastrophe de Tchernobyl. Cet ancrage qui boost la vie du JT donne à la fois un bon rythme à la série et redonne sans cesse un contexte temporelle et spatiale aux luttes personnelles de chacun. En petit bonus perso, je reste toujours une grande fan d'Anna Torv et de sa capacité à allier force et vulnérabilité à l'écran.
Si la série laisse un petit peu sur sa faim, elle en a suffisamment sous le capot pour avoir envie de découvrir la saison 2.