Quadras, c’est un peu comme si tu assistais à un mariage où tout le monde a décidé de régler ses comptes en plein milieu du gâteau. L’idée de départ est plutôt intrigante : on suit la réception de noces de deux quadragénaires, Alex et Agnès, mais très vite, la soirée vire au règlement de comptes, où chaque invité semble traîner des casseroles plus bruyantes que le DJ. Une série qui te promet des drames de la vie, des rires, des larmes... mais qui, en réalité, finit par te donner l’impression d’être coincé à une table de mariage avec des inconnus en pleine crise existentielle.
L’épisode pilote nous introduit à Alex, un type qui pense qu’épouser Agnès est la meilleure idée qu’il ait jamais eue. Ce que, bien sûr, tout le monde dans la salle va remettre en question au fur et à mesure que la soirée avance. Les flashbacks nous montrent comment chacun des personnages en est arrivé là, et là tu te dis : "Ah, un peu comme Love Actually, mais en plus français et avec plus de vin blanc renversé." Sauf que non. Ce qui pourrait être une jolie mosaïque de personnages et d’histoires touchantes se transforme en un étalage de clichés sur les crises de la quarantaine, les regrets, et les tromperies.
Le problème principal de Quadras, c’est qu’il veut tout faire à la fois : comédie, drame, satire de la vie de couple... Mais au lieu de bien doser ces éléments, la série finit par naviguer en eaux troubles, ne sachant jamais vraiment quel ton adopter. Les blagues tombent souvent à plat, et les moments dramatiques se noient dans des dialogues qui sonnent faux, comme si quelqu’un avait mal copié les répliques d’un vieux film français des années 90.
Les personnages, quant à eux, semblent tout droit sortis du guide des stéréotypes sur les quadragénaires en crise. Tu as la mariée stressée qui cache un secret, l’ex-mari aigri, les amis cyniques qui n’ont plus foi en l’amour, et bien sûr, les invités qui se demandent ce qu’ils font là (un peu comme toi, spectateur). À chaque nouvelle révélation, tu t’attends à être surpris, mais en fait, tout est tellement prévisible que tu pourrais deviner la fin avant même d’avoir vu le dessert. Au lieu d’explorer la complexité des relations humaines, Quadras se contente de nous servir des intrigues aussi plates que les blagues du maître de cérémonie.
Côté humour, la série essaie de jouer sur le décalage, sur les situations absurdes qui peuvent se produire dans un mariage. Sauf que les gags, au lieu de te faire rire, te laissent souvent de marbre. Tu attends le moment où quelque chose de réellement drôle va se produire, mais au lieu de ça, tu te retrouves face à des dialogues un peu trop forcés, où l’on sent que la série veut être drôle, mais échoue à vraiment l’être. C’est un peu comme un sketch trop long dans une soirée entre amis : tu souris par politesse, mais tu n’es pas vraiment amusé.
La structure de la série, avec ses flashbacks incessants, est censée te donner des clés pour comprendre les personnages, mais elle finit par brouiller les pistes. Plutôt que d’ajouter de la profondeur, ces retours en arrière ralentissent le rythme et diluent l’intérêt. Les scènes présentes sont déjà assez pesantes sans qu’on nous ramène constamment dans le passé pour expliquer pourquoi untel ou unetelle agit de manière aussi bizarre.
Visuellement, Quadras ne fait pas d’étincelles non plus. On est dans un cadre de mariage somme toute assez banal, avec des décors qui ne laissent aucune empreinte mémorable. Tout est très convenu, et même les moments censés être émouvants sont filmés de manière plate, comme si la caméra elle-même n’était pas très investie dans l’histoire. Il manque cette étincelle visuelle qui pourrait rattraper les longueurs de l’intrigue.
Le casting, en revanche, n’est pas mauvais. François-Xavier Demaison (Alex) et Julie Depardieu (Agnès) sont de bons acteurs, mais même eux peinent à rendre leurs personnages attachants. Ce ne sont pas leurs performances qui sont en cause, mais plutôt l’écriture qui ne leur donne pas vraiment de matière à travailler. Ils font ce qu’ils peuvent avec des dialogues souvent plats et des situations prévisibles, mais au final, leurs personnages restent peu mémorables.
En résumé, Quadras est une série qui voulait être une réflexion légère mais touchante sur la crise de la quarantaine et le mariage, mais qui s’enlise dans des clichés et des blagues qui ratent leur cible. Ce qui aurait pu être une comédie dramatique pleine de vie finit par ressembler à une soirée de mariage interminable, où tu attends désespérément le moment où quelqu’un va enfin lancer la vraie bonne vanne... qui ne vient jamais. Si tu espérais une série pleine de rebondissements, de rires et d’émotions sincères, Quadras risque de te laisser un peu en plan, comme un vin d’honneur qui tourne vinaigre avant même la pièce montée.