Que du bonheur !, c’est un peu comme si tu ouvrais une boîte de chocolat que tu pensais pleine de bonnes surprises, mais que tu découvrais qu’elle était remplie de chocolats rassis, mal emballés et, disons-le, décevants. Le titre promet des éclats de rire et des moments joyeux, mais en réalité, tu te retrouves face à une sitcom qui n’a de "bonheur" que le titre ironique.
La série suit la vie d’un couple, Fred et Isa, avec leurs trois enfants, et leurs "aventures" au quotidien, qui semblent être calquées sur un manuel du parfait cliché familial. En théorie, cela aurait pu donner lieu à des situations cocasses, des quiproquos hilarants, et des moments de complicité attendrissants. Mais en pratique, c’est plus une accumulation de blagues ratées, de dialogues poussifs, et de scènes qui te laissent plus perplexe que réjoui.
Fred, le père de famille, est le stéréotype parfait du papa maladroit qui accumule les bourdes, un peu comme si Homer Simpson avait décidé de devenir plus ennuyeux. Il se prend les pieds dans des situations improbables, mais au lieu de susciter des rires, il t'arrache tout au plus un soupir résigné. Isa, la mère, est la figure classique de la maman débordée, qui tente de jongler entre les enfants, les tâches ménagères, et un mari qui semble parfois vivre sur une autre planète. Mais là où une bonne sitcom trouverait le moyen de rendre ces situations drôles, Que du bonheur ! échoue à injecter le moindre humour ou énergie dans ces scènes du quotidien.
Les enfants, quant à eux, sont des versions miniatures des clichés que tu trouves dans toutes les sitcoms : le pré-ado rebelle, le plus jeune qui fait des bêtises "mignonnes" (mais qui ne sont ni mignonnes ni amusantes), et l’ado grognon en mode "personne ne me comprend". Chacun joue son rôle sans vraiment sortir du cadre, et tu te surprends à deviner leurs répliques avant même qu’ils ne les prononcent, tant le tout est prévisible.
Le plus gros problème de Que du bonheur !, c’est son incapacité à surprendre ou à provoquer le moindre éclat de rire. Chaque blague tombe à plat, chaque situation est vue et revue, et la série semble s'enfoncer dans une routine aussi épuisante pour le spectateur que pour ses personnages. Les tentatives d’humour se résument souvent à des chutes visuelles (oh, un verre renversé, quel gag novateur !) ou à des punchlines qui semblent avoir été écrites par un générateur de blagues des années 90. Et quand tu penses qu’un épisode va peut-être enfin décoller, Que du bonheur ! te rappelle que, non, tu es coincé dans ce cycle interminable de banalité télévisuelle.
Les décors, eux, n’aident pas vraiment à rendre l’ensemble plus engageant. On est dans le minimalisme extrême, avec des pièces qui semblent aussi vivantes que les dialogues. Le salon familial, la cuisine, et l’inévitable garage deviennent des lieux de scènes répétitives où le manque d’inspiration visuelle n’est que le reflet du manque d’inspiration générale.
Côté réalisation, c’est du sitcom classique sans âme. Les rires préenregistrés (ou du moins, on l’espère, car personne ne rirait naturellement à ces blagues) résonnent après chaque réplique, créant une ambiance aussi artificielle qu’un faux sapin de Noël en plein été. Les cadrages sont basiques, sans créativité, comme si même les caméras avaient renoncé à essayer de capturer quelque chose d’amusant.
Le plus triste dans tout ça, c’est que Que du bonheur ! avait probablement l’intention d’être une série familiale sympathique, un moment de détente devant la télé où chacun pourrait se reconnaître dans les petites mésaventures du quotidien. Mais au lieu de ça, on se retrouve avec une série qui manque cruellement d’originalité, de punch et de vie. Le titre te promet monts et merveilles, mais à la fin de chaque épisode, tu te demandes si le véritable "bonheur" ne serait pas de passer à autre chose, ou d’éteindre la télé.
En résumé, Que du bonheur ! est une sitcom qui n’a pas su tenir la promesse de son titre. Entre des personnages caricaturaux, des intrigues ennuyeuses et un humour aussi plat qu’un écran de télé éteint, la série ne parvient pas à provoquer le moindre sourire sincère. Si tu es en quête de vrai bonheur télévisuel, tu ferais mieux de galoper vers une autre chaîne… ou de profiter d’un moment de silence, car ici, il n’y a malheureusement pas grand-chose à célébrer.