Des survivants de l'effondrement d'un centre commercial voient le destin les réunir des années plus tard sur un projet de reconstruction du site où s'est déroulé le tragique accident. Il y a dans cette histoire tous les ingrédients du genre "mélo" : des triangles amoureux, des âmes torturées par les remords, des (trop nombreux?) problèmes de communication entre les protagonistes. J'ai au final le sentiment que ce drama est cependant passé de peu à côté de la mention "excellent", pour rester sur une mention "satisfaisant". Pourquoi? Sans doute en partie à cause de l'usage un peu trop appuyé de l'absence de communication comme moteur de l'intrigue, on doit pouvoir trouver mieux parfois... Certes, on parle de personnes perturbées par un malheur, qui n'arrivent pas toujours à exprimer leurs sentiments. Mais c'est à peu près le seul moyen utilisé pour tenir le spectateur en haleine durant les 16 épisodes. De ce fait, à un moment donné, on se dit que la partie de ping-pong des sentiments des deux personnages principaux a assez duré. Les deux s'aiment, c'est évident, mais entre eux, c'est : quand tu me veux, je ne te veux pas, quand je te veux, tu ne me veux plus... Le coup de l'amnésie et des fantômes du passé est aussi un peu trop classique... Du côté des personnages secondaires, il y en a qui sont intéressants à suivre, comme la "mamy" d'adoption du héros principal, ou encore la patronne de bar à hôtesses protectrice. Certains sont aussi de grosses caricatures, comme le directeur de la société de construction, toujours à crier et à râler, même quand ça n'a aucun sens d'être comme ça. Il y a aussi l'architecte "gendre idéal", mais aussi fade que les ensembles modernes d'appartements de Séoul (mon amie coréenne qui lira ce clin d'oeil urbanistique me pardonnera cette taquinerie sur l'architecture des gros immeubles d'appartements, je l'espère), et qui a l'air dépassé à tous points de vue (une tête de Droopy, si vous voyez l'image). D'autres personnages ne sont pas assez développés psychologiquement, comme le père de l'héroïne, qui semble aussi délaissé que son restaurant perdu. En ce qui concerne le récit, certains éléments de l'histoire sont abandonnés de manière inexplicable en cours de route (par exemple, ce qui concerne l'histoire de la mère de l'architecte, son nouveau mari malade...abracadabra, plus rien à un moment donné). Heureusement, vers la fin, l'histoire reprend un peu de rythme et ménage un peu de suspense. Elle contient aussi quelques réflexions intéressantes sur des thèmes comme la culpabilité d'être un survivant ou la reconstruction après un traumatisme. Mais il faut bien avouer que ce n'est pas le moteur principal de l'histoire, qui reste un mélodrame avant tout. Ceux qui ont vite la larme à l'oeil auront sans problème plusieurs occasions d'avoir les yeux embués, comme le veut le genre, c'est ce qui sauve la note, le contrat étant rempli à ce point de vue.