N’ayant jamais écouté Vol au-dessus d’un nid de coucou, je n’aurais jamais deviné, si ce n’était pas par les plusieurs mentions dans la série, que Ratched était un Prequel du film de 1975. Je ne pourrais pas dire si c’est un coup de génie de la part du prolifique Ryan Murphy de se disperser autant de l’œuvre original pour en faire quelque chose de totalement différent, ou bien si c’est un défaut majeur qui dévalorise celui-ci.
Quoi qu’il en soit, j’ai accroché du début à la fin. Autant dire que je ne m’y attendais pas d’apprécier à ce point. Ange de miséricorde et manipulatrice hors-norme, Mildred Ratched est fascinante. J’ai même appris par un texte d’un utilisateur de SensCritique qu’en 75, pour le film de Milos Forman, le personnage de Ratched interprété par Louise Fletcher a été extrêmement haïe, étant élue, par un illustre inconnu j’imagine ?, la femme la plus haïe du cinéma, et ça lui a coûté le reste de sa carrière et personne ne voulait l’embaucher dans un autre film. Comme quoi dédier une série sur ce personnage avec son lot de polémiques relié à une actrice qui a été presque effacée de la sphère cinématographique est une idée pertinente.
Esthétique vintage, très lisse, au couleur flash, atmosphère qui frôle l’irréalisme, même s’il n’y pas vraiment de prises de risque visuelle ou de créativité des plans. Jeux d’acteur exagérés mais efficaces dans leur contexte, à la fois systématisé mais sincère, faisant référence aux films hollywoodiens des fifties. On aborde ici les termes féministes, comme la représentation des lesbiennes à l’époque des années 40-50, considérant le lesbianisme comme une maladie. Donc ses femmes d’une orientation sexuelle opposée à l’hétéronormativité, dans l’émission, recevait les soins les plus atroces et sadique possible, comme le bain d’eau très bouillante fermer par deux portes. À ce stade, nous ne pouvons plus appeler ça un soin, c’est de la torture. Autant Mildred manipule très bien le personnel de l’hôpital, autant elle fait preuve d’empathie et de compassion devant ses femmes qui ne mérite aucunement leurs places à l’hôpital, ce qui rajoute une profondeur au personnage de Sarah Paulson, qui est aussi productrice de la série.
Croyez-moi, on est très loin du chef d’œuvre, mais quand on assume à ce point notre idée à l’écran, c’est parce qu’on se démontre sincère devant les téléspectateurs, ce qui est déjà un tour de force immense. Avec une histoire qui se veut linéaire et droite, même si je n’ai aucune idée si c’est tirée du livre ou du film à savoir s’ils sont rester fidèle à l’œuvre ou si tout ça à été inventer ou inspirer. Bref, pour l’Halloween ça vaut la peine, si vous voulez du thriller psychologique avec une parcelle de gore et quelques twists.