Imagine une infirmière. Pas celle qui te tend un bonbon après un vaccin. Non, pense plutôt à celle qui pourrait te faire une lobotomie avec le sourire. (Frisson.) Voilà Mildred Ratched. Une femme mystérieuse, froide et méthodique, dont le simple regard suffit à glacer le sang. Mais derrière cette façade se cache un passé trouble, une mission obscure et un appétit insatiable pour le contrôle.
DE QUOI ÇA PARLE ? (SANS SPOILERS)
Bienvenue dans les années 40, une époque où la psychiatrie ressemblait plus à de la torture qu’à de la médecine. Mildred Ratched, fraîchement engagée dans un hôpital californien, a un but mystérieux, une ambition froide et un sourire aussi rassurant qu’un scalpel bien aiguisé. Son arrivée va provoquer des tensions, révéler des secrets inavouables et plonger les patients comme le personnel dans une spirale de manipulation et de violence latente.
UN FEU D’ARTIFICE VISUEL… MAIS UNE HISTOIRE QUI TREMBLE
Ryan Murphy, fidèle à lui-même, nous livre un chef-d’œuvre esthétique : des couleurs saturées à la Hitchcock, des décors flamboyants, des costumes impeccables. Chaque plan est un tableau. Les jeux de lumière, la mise en scène millimétrée, tout transpire l’excellence visuelle. Mais derrière ce vernis luxueux, le récit tangue. Trop de sous-intrigues qui s’imbriquent maladroitement, des retournements qui frôlent le grand-guignol et une psychologie parfois aussi subtile qu’un coup de marteau sur le crâne. (Oups.) Les personnages secondaires sont souvent sacrifiés au profit d’un excès de style, et certaines situations flirtent dangereusement avec le ridicule.
SARAH PAULSON, REINE DU GLACIAL
Heureusement, il y a Sarah Paulson. Son interprétation de Ratched oscille entre froideur chirurgicale et vulnérabilité troublante. Elle est fascinante, effrayante, mais parfois desservie par un script qui hésite entre horreur, thriller et soap opera. Paulson incarne une femme en lutte contre ses propres démons, une figure qui aurait mérité un développement plus nuancé et moins d’effets de manche. À ses côtés, des seconds rôles parfois sous-exploités, bien que brillamment interprétés, notamment par Cynthia Nixon et Sharon Stone, qui apportent une touche supplémentaire de charisme et de mystère.
SI RATCHED ÉTAIT UN MÉDICAMENT, CE SERAIT…
Un sédatif ultra chic, vendu dans un flacon d’un bleu profond, prescrit pour apaiser… mais avec des effets secondaires terrifiants. D’abord, tu te sens enveloppé d’une douce torpeur visuelle, bercé par la beauté des images. Puis, viennent les palpitations : les incohérences du scénario, les excès de style, la surdose de sous-intrigues. Un traitement séduisant en surface, mais dont la posologie mériterait d’être sérieusement revue.
POURQUOI TU VAS (OU PAS) ADORER ?
✔ Si tu aimes l’esthétique léchée et les thrillers psychologiques, fonce.
✔ Si Sarah Paulson est ton actrice fétiche, elle brille encore une fois.
✔ Si tu apprécies les histoires de manipulation et de pouvoir dans un cadre oppressant, cette série a de quoi te captiver.
❌ Si tu cherches une tension psychologique subtile, prépare-toi à quelques excès.
❌ Si l’incohérence scénaristique te fait lever les yeux au ciel, prévois un massage cervical.
❌ Si les intrigues alambiquées et le trop-plein de rebondissements te fatiguent, attends-toi à quelques soupirs d’exaspération.
LE VERDICT : 6/10
Ryan Murphy sait emballer ses séries comme des cadeaux de luxe, mais parfois, une belle boîte cache un contenu un peu brouillon. Ratched est une série à l’image impeccable, mais dont l’excès de style finit par éclipser le fond. On reste fasciné par l’enrobage, mais frustré par ce qu’il y a à l’intérieur.
Et toi, que retiens-tu de cette série ? Une immersion fascinante ou un trop-plein de style au détriment du fond ? Te laisserais-tu tenter par une saison 2 ou préfères-tu refermer ce dossier psychiatrique une bonne fois pour toutes ?