Regular Show de Cartoon Network, c’est la définition même du titre trompeur. Si vous vous attendiez à suivre le quotidien banal de jeunes adultes, détrompez-vous. Ici, "la vie normale" prend un sens nouveau, surtout quand les protagonistes sont un geai bleu hyper flemmard et un raton-laveur un peu trop impulsif. Mordecai et Rigby, deux meilleurs potes aussi insouciants qu’inefficaces, travaillent dans un parc où chaque tâche anodine, comme ranger des chaises ou tondre la pelouse, se transforme rapidement en une aventure intergalactique, apocalyptique, ou carrément absurde.
Le charme de Regular Show, c’est cette capacité à prendre des situations ordinaires – vraiment ordinaires – et à les pousser à des niveaux de surréalisme que seul Cartoon Network peut imaginer. Vous pensiez qu’un simple pari entre potes allait finir en dispute ? Non, ici, ça se termine avec l’arrivée d’un monstre cosmique venu de nulle part pour détruire l’univers. Une erreur au travail ? Voilà que vous vous retrouvez dans une bataille à mort contre des hot-dogs mutants. La série réussit à transformer chaque tâche quotidienne en une explosion de non-sens où le calme est l’exception, et le chaos, la règle.
Le duo Mordecai et Rigby est tout bonnement irrésistible. Mordecai, le geai bleu à l’humour sec, essaie tant bien que mal de garder un semblant de sérieux (sans grand succès), tandis que Rigby, véritable pile électrique et champion toutes catégories du plan foireux, ne fait qu’aggraver les situations par son obstination et ses idées aussi farfelues que désastreuses. Leur dynamique est celle de deux gamins dans un corps d’adulte : ils esquivent le travail, inventent des concours stupides, et passent leur temps à trouver des moyens d’éviter leurs responsabilités – un peu comme nous tous, sauf qu’eux déclenchent littéralement des cataclysmes en le faisant.
Les personnages secondaires sont tout aussi délirants. On a Benson, le gérant du parc et distributeur de chewing-gums ambulant, qui passe son temps à hurler sur le duo et à frôler l’attaque cardiaque à cause de leurs pitreries. Il y a aussi Skips, le yéti philosophe aux compétences mystérieuses, qui semble avoir déjà sauvé le monde plusieurs fois mais reste tranquille et pragmatique face à la folie ambiante. Et puis Muscle Man, un espèce de troll vert aussi vulgaire qu’attachant, dont les "blagues" sur sa mère sont étrangement constantes et hilarantes.
Les épisodes suivent un schéma plutôt simple mais efficace : Mordecai et Rigby partent d’une situation de départ plutôt banale, quelque chose de presque crédible... et soudain, tout part en vrille. C’est comme si chaque épisode tournait autour d’une blague géante, un délire qui s’intensifie jusqu’à atteindre un niveau de surréalisme où plus rien n’a de sens – et c’est là que Regular Show excelle. La série embrasse le chaos et le nonsense avec une audace et une créativité sans fin. Vous voulez une scène de course-poursuite en voiture ? Parfait, mais il faudra l'imaginer contre des fantômes dans un univers parallèle en 8-bits.
Visuellement, Regular Show a un style simple mais efficace, qui colle parfaitement à son ton. Les personnages ont des designs décalés mais expressifs, et l’animation jongle habilement entre des séquences d’action intenses et des moments de pur non-sens. La palette de couleurs pastel donne une apparence "tranquille" qui contraste avec l’intensité des situations – ce qui rend le tout encore plus drôle quand le parc explose, littéralement, en un tourbillon de lumières et d’effets spéciaux surréalistes.
Mais sous le délire total, Regular Show parvient également à capturer une certaine vérité sur la vie de jeune adulte, le travail, et la procrastination. Mordecai et Rigby sont des experts en esquive de responsabilités, et leurs aventures font parfois écho aux petits drames du quotidien et aux rêves d’évasion qu’on a tous. La série montre que, finalement, même si on peut s’échapper du quotidien en se perdant dans des aventures délirantes, on finit toujours par devoir répondre à Benson pour les dégâts qu’on a causés (et à notre propre conscience, un peu comme nous face aux conséquences de nos procrastinations).
En résumé, Regular Show est une comédie déjantée qui n’a rien de "regular". Avec ses aventures complètement absurdes, ses personnages aussi loufoques qu'attachants, et ses situations qui passent du banal à l’apocalyptique en deux secondes, la série est un véritable ovni télévisuel. Si vous aimez les histoires où tout semble partir d’une broutille pour se transformer en un spectacle cosmique d’absurdité, préparez-vous à plonger dans un univers où même une commande de pizza peut menacer l’existence humaine.