Il faudra sans doute le replay pour vaguement comprendre les mouvements des pièces sur le jeu d'échecs. Et j'aime beaucoup cette ambition technique, même si je n'en comprends pas grand chose, les élaborations de stratégies des grands maîtres, alliés à IBM contre Kasparov, en 1197, puisque c'est ce dont il s'agit.
Les deux acteurs principaux sont excellents, Chris Cooke campe Kasparov avec son énergie inaliénable, communicative et sa force vitale, intellectuelle autant que physique. Deep Blue nous rappelle Hal le "méchant" de 2001, L'Odyssée de l'Espace. Chaque gros plan sur son cercle bleu de décision est de mauvais augure et on s'attend à ce qu'il prenne Kasparov en otage, avant de l'avoir battu.
Plus on s'éloigne de Kasparov et moins les acteurs sont convaincants; un PDG d'IBM obsédé par le golf et le cours de son action, le personnage d'Helen Brock est caricatural même s'il a sans doute existé. L'histoire et les personnages de son mari et enfant, inutile et répondant peut etre à un souci de diversité ridicule et peu crédible.
On se demande si le choix des réalisateurs est conscient d'avoir une équipe de celui qui représente l´humanité si humaine et convaincante (sa mère, sa femme digne, sa petite fille adorable et qui jouent toutes très bien), là où l'IBM Team fait pâle figure.
L'exception à la règle de la distance, étant le match simultané contre les PDGs de Wall Street, difficile de ne pas bien rigoler.
Les combats d'échecs, le son et les images sont bien rendus, il faut souligner le travail de photo et de son (en plus de la musique) pour dynamiser ce qui n'est pas très glamour à filmer.
Contrairement au titre de cette revue, on est tenté d'accélerer plusieurs fois car les scènes ont tendance à se répéter (c'est une série) mais on est happé par ce monde et on sort fiers de Garry et de cet ultime combat de l'homme contre la machine.
Mini spoiler alert: la fin est incompréhensible et bâclée c'était sans doute trop difficile de conclure sur le crépuscule de l'humanité.