Je craignais que Cannes ait répété l'erreur de cette Palme inique au Triangle of Sadness d'il y a deux ans - cet Anora ayant aussi une structure en trois actes et participant aussi d'un cinéma un peu outrancier et au message social / sociétal.
À part qu'on se demande bien au début ce que la sympathique, intelligente et jolie Anora (comment a t'elle bien pu finir en gogo dancer d'ailleurs) peut bien trouver à ce crétin de Valya, l'histoire et la caméra nous font virevolter et prendre part à ce monde des strip teases et des soirées de fils d'oligarques drogués, où l'on se sent bizarrement vite chez soi.
Les rebondissements très Coen Brothers avec des personnages de truands assez incompétents, façon Big Lebowski, sont bien amenés; on pourra trouver quelques longeurs mais les acteurs nous captivent, et bien sûr MIkey Madison est remarquable dans son rôle de fille courage, aimante, déterminée et mordante (haha). On appréciera les dialogues en version orginale qui mêlent russe et américan, c'est assez courageux.
Et puis, le film ne tombe pas dans un pathos qui aurait été tentant, ni dans une caricature des gentilles vs les méchants ou des vilains riches contre les gentils nécessiteux.
Il y a un très beau jeu de lumière dans plusieurs scènes notamment au début, avec le soleil en contre jour et aussi par deux fois dans des scénes en voiture (Toros au début et Anora à la fin avec un autre personnage sous la neige).
Go, go, go!