Le renouveau de l'art naïf
Rémi Le Radis est une série expérimentale que l'on pourrait légitimement sous-estimer, par con côté "cheap" (cf "NormanFaitDesVidéos") et son format que l'on pourrait croire peu propice à un développement narratif (cf la Bible). Mais sous ses apparences trompeuses, Rémi Le Radis est bien une des oeuvres les plus fascinantes de notre décennie: sa chronologie entièrement désordonée remet en cause la narration telle que nous la connaissons, enchaînée à une linéarité temporelle (cf 24h chrono).
Faisant fi de toutes les règles cinématographiques (cf "The Room"), l'artiste s'autorise la déconstruction du genre. Ses apparents optimisme et innocence (cf "Martine chez tante Lucie") n'hésitent pas à craquer le vernis de nos illusions dans des scènes bouleversantes et des renversements inattendus. La liste des thèmes soulevés ne fait que s'agrandir: la tentation et la vengeance (ep1/47), la quête d'identité, la reconnaissance sociale, le pardon (ep 16/53), mais aussi des sujets de société tels que le totalitarisme (ep12/18)ou l'exclusion sociale (ep.15/35)
Un rapide coup d'oeil à vos ouvrages d'art spécialisés (cf Wikipédia) suffira à vous convaincre que cette série est sans doute la première à tenter l'art naïf sous la forme de la série vidéo, que ce soit par l'étonnement provoqué chez le spectateur (cf 2girls1cup), le propos d'apparence infantile (cf "Bienvenue chez les ch'tits") ou la technique faisant parfois défaut, au profit d'un esthétisme pourtant plus relevé (cf le gribouillis de ta petite soeur de 3 ans)
Et puis il y a des explosions. (cf Michael Bay)
[Précision: cette critique contient des points sérieux]