La série des Reply ne semble se baser que sur ce principe : la nostalgie et les flash-backs. Et à vrai dire, c'est une recette qui fonctionne. Reply 1997 nous ramène, comme son nom l'indique, à la fin des années 90, et nous plonge dans un univers de fin de siècle marqué par les débuts d'Internet et l'avènement des boys band (H.O.T et Sechs Kies pour ne nommer qu'eux).
Dans cette atmosphère nostalgique, qui nous rappelle l'existence des walkmans, baladeurs CD, bippers et premiers téléphones portables à clapet, on rencontre Sung Shi-won, fan hardcore d'H.O.T et sa bande d'ami·es : de Yoon Yoon-jae (joué par Seo In-guk, officiellement mon nouveau coup de coeur parmi les acteurs coréens), son meilleur ami d'enfance, à Mo Yoo-jung son amie qui partage la même passion, en passant par le calme et gentil Kang Joon-hee, le bavard Bang Sung-jae et le timide Do Hak-chan.
Et voilà tout ce qui fait le charme de Reply 1997 : la relation amicale entre ces six-là. Les réparties, l'humour, les comiques de situation, l'évolution de leurs relations, les quiproquos et la complicité... C'est un cocktail détonnant, qui réussit à être franchement drôle à plusieurs reprises, et émouvant à d'autres.
Les parents de Sung Shi-won sont également assez impressionnants à leur manière. Si on peut leur reprocher pas mal de choses, on ne peut que finir par les trouver touchants et drôles à leur façon.
Toutefois, allergiques aux flash-backs s'abstenir, car le drama ne fait que ça, et navigue entre plusieurs timelines, qui se dévoilent au fur et à mesure des épisodes.
Gros point positif, le drama réussit à ne pas être trop démodé. Il a beau être sorti en 2012, il assume des sujets que je n'ai pour l'instant pas vus évoqués, ou très peu, dans d'autres dramas jusqu'ici, y compris les plus récents : l'homosexualité d'un personnage, le porno chez les adolescents, et le sexe. Si ce dernier est plutôt suggéré, certaines lignes de dialogues ne laissent aucun doute quant à ce qu'elles évoquent. On peut également trouver une certaine actualité dans le sujet des fandoms des idols, dont l'ampleur s'est accrue à l'heure actuelle grâce aux réseaux sociaux et à l'évolution technologique d'Internet.
Finalement, ce qui gêne plus dans ce drama, c'est l'un des personnages masculins, qui m'a franchement outrée. Je vais parler ici de Yoon Tae-woong, mais je mets la suite en spoiler si vous voulez laisser une chance à l'intrigue.
Je suis vraiment effarée de la position de ce "grand frère" qui a clairement mis la barre de sa moralité au sol, voire même l'a enterrée. Non content de tomber amoureux d'une fille de neuf ans (!!) sa cadette, qu'il connaît depuis l'enfance (et ça ne me semble pas anodin dans ce contexte : si je conçois une relation amoureuse entre deux ami·es d'enfance du même âge, il y a quand même une grosse différence quand neuf ans séparent deux personnes qui se connaissent depuis toujours), on apprend rapidement qu'il était d'abord amoureux de la grande soeur (décédée sans qu'on ne sache comment) de cette dernière. Donc le gars, il aime bien garder ça en famille, quoi. Et en plus, sa référence romantique c'est Papa Longues Jambes, un dessin-animé japonais qui montre une orpheline prise en charge par un mécène inconnu, qui va être chaperonnée par un homme adulte pendant sa scolarité et qui apprendra que lui et le mécène ne forment qu'une seule et même personne... qu'elle épousera à l'âge adulte. C'est de la pédophilie, ni plus ni moins. Et dans Reply 1997, Yoon Tae-woong promet à Shi-won qu'il l'attendra, même quand elle le rejette. Et effectivement, il continue à lui tourner autour et à lui avouer ses sentiments à brûle-pourpoint pendant des années. Et le pire ? Personne ne s'en émeut, il est porté aux nues. Au secours.
Si j'ai trouvé les derniers épisodes un peu en perte de rythme et dans la surenchère parfois, je n'ai jamais cessée d'être étonnée par les rebondissements proposés par le scénario, et j'ai haï à plusieurs reprises les scénaristes pour leurs teasings criminels. Je crois que je me suis (une fois de plus) beaucoup trop émotionnellement investie pour les personnages. Personnages en majorité bien campés par des acteurs et des actrices qui donnent l'impression d'avoir pris du plaisir à jouer. L'alchimie du casting a permis le succès de ce drama qui se base avant tout sur les relations inter-personnelles.
On peut reprocher un certain manque de profondeur de certaines sous-intrigues, pour lesquelles nous n'auront jamais de réponses, et un manque de contexte : la crise du FMI de 1998 est à peine survolée, le bug de l'an 2000 pareil, les attentats du 11 septembre 2001 à peine évoqués (si le traitement de ces sujets vous intéresse, je vous conseille alors Twenty-five twenty-one qui en fait sa toile de fond), mais je crois que finalement ça ne me gêne pas tant que ça. Je suis probablement biaisée par le reste de la série qui m'a suffisamment plu pour gommer ce genre de défauts.
En somme, c'était chouette, et je ne regrette pas l'aventure.