Lent, verbeux et presque parfait
Handicapé par un rythme assez lent au départ et une narration souvent superflue (quoi que faite par Jeremy Irons qui pourrait lire le bottin et ce serait bien), Brideshead Revisited est une série de 11 épisodes (d'une heure chacun) qui se savoure comme une tasse de thé (anglais, cela va sans dire). L'histoire est celle de Charles, un militaire pendant la seconde guerre mondiale dont la compagnie est stationnée près du château de Brideshead. Comble du hasard, Charles a bien connu la famille qui y habitait, les Flyte. La mini-série est donc un ensemble de retours en arrière jusqu'au moment présent (qui est dans le passé, donc).
Une petite mise en garde tout d'abord. Si vous espérez un Brokeback Mountain à Oxford vous risquez d'être super déçus. Tout est ici fait en subtilité, en non-dits et "l'amour qui n'ose pas dire son nom" ne sera jamais nommé tel quel (on aura droit à une admission claire des sentiments, mais seulement à la fin, oui, je spoile).
La distribution est royale. Les acteurs sont tous remarquables et habitent leurs personnages (Nickolas Grace est incroyable en Anthony Blanche, le père de Charles est hilarant). Quant aux rôles titres (ceux qui sont sur la photo) ils sont géniaux (c'est LE rôle qui propulsa Jeremy Irons sur le devant de la scène).
J'apprends que l'histoire a été adaptée en film et qu'elle est centrée autour d'un triangle amoureux. Pas de triangle ici puisque l'histoire est sur la durée et qu'elle évoque justement les liens amoureux qui se font et se défont. Honte à ceux qui ont commis un remake de cette mini-série dont le rythme que je critiquais au début est en fait une de ses vertus. Car c'est là que Brideshead Revisited révèle sa richesse : en donnant au temps une place centrale, il parlera à ceux qui ont déjà eu le cœur brisé.
Petit coup de cœur donc pour une série qui gagnerait à être plus connue en France. C'est lent, les personnages parlent beaucoup, mais comme une bonne tasse de thé qui nécessite patience et dévouement, Brideshead Revisited éclate en bouche lors de son final.