Revolution, c’est un peu comme si tu te préparais à un road trip post-apocalyptique en mode survie, où chaque minute te tiendrait en haleine… mais que tu tombais en panne dès le départ, coincé sur une aire de repos sans essence ni électricité. L’idée de départ est pourtant simple et terriblement excitante : le monde a perdu l’électricité du jour au lendemain, plongeant la civilisation moderne dans un chaos total. Une sorte de retour forcé à l’âge des épées, où la technologie disparaît et où l’on s’attend à voir des clans se battre pour survivre. Sauf que, comme une vieille ampoule qui clignote avant de s’éteindre pour de bon, la série peine à garder son éclat.
Le concept est accrocheur : imagine un monde sans lumière, sans ordinateurs, sans téléphone... bref, sans tout ce qui fait notre quotidien. On aurait pu s'attendre à des intrigues haletantes, des luttes pour la survie, et une tension permanente dans cet univers où tout le monde retourne à l'essentiel. Mais là où Revolution aurait pu être une aventure palpitante, elle se transforme rapidement en un soap opera de l'apocalypse, avec des personnages qui passent plus de temps à pleurer sur leur sort ou à se perdre dans des intrigues familiales qu’à vraiment lutter pour survivre.
Le gros souci de Revolution, c’est que la série promet de l’action et du suspense à chaque tournant, mais nous livre souvent des moments de creux. Les premiers épisodes te mettent l’eau à la bouche : des batailles à l’épée, des milices qui contrôlent des territoires, des mystères sur l'origine de la panne électrique. Mais très vite, le rythme ralentit, et on se retrouve à suivre des personnages qui semblent plus préoccupés par leurs histoires de famille que par le fait qu'ils vivent dans un monde où l’électricité a disparu. C’est comme si les scénaristes avaient oublié que l’apocalypse, ça doit bouger.
Les personnages, justement, sont un autre point faible. Charlie Matheson, l’héroïne, a tout pour être un personnage fort et déterminé, mais elle passe souvent pour une adolescente indécise coincée entre deux crises existentielles. On a du mal à s’attacher à elle ou à croire en son évolution tout au long de la série. Quant à son oncle Miles, ancien militaire au passé mystérieux, il essaie de jouer les durs à cuire, mais son charisme peine à porter la série. On a l’impression qu’il aurait préféré être dans un western, avec ses duels au soleil couchant, plutôt que dans une série post-apocalyptique.
L’intrigue, qui aurait pu être captivante, devient rapidement un enchaînement de clichés et de faux rebondissements. On se perd dans des histoires de complots, de secrets autour de la panne électrique, mais tout cela manque cruellement de cohérence et de profondeur. Les enjeux ne sont jamais vraiment clairs, et les méchants sont souvent aussi caricaturaux qu’un dessin animé du samedi matin. Au lieu de frissonner devant des tyrans impitoyables, on se retrouve face à des personnages qui semblent jouer les méchants pour le plaisir, sans réelle menace derrière eux.
Visuellement, la série tente de compenser son scénario bancal avec de belles images d’un monde dévasté. Les villes abandonnées, les forêts envahies par la nature, tout ça est plutôt bien fait. Mais même là, on ressent un manque de cohésion. Certaines scènes sont soignées, tandis que d’autres semblent avoir été filmées dans un décor de parc à thème. Et que dire des scènes de combat ? Elles manquent souvent de punch et de tension, malgré les chorégraphies d’épées qui auraient pu sauver l’ensemble.
Quant au grand mystère de la panne électrique… Eh bien, sans spoiler, disons que la résolution de ce mystère est aussi décevante que si tu attendais un éclair de génie et qu’on te servait une lampe de poche à moitié déchargée. Là où l’on espérait un twist à la hauteur de la promesse initiale, la série finit par se perdre dans des explications alambiquées qui n’apportent jamais la satisfaction attendue.
En résumé, Revolution avait tous les ingrédients pour devenir un classique du genre post-apocalyptique : un concept génial, des promesses de mystères, et des batailles épiques. Mais à force de trop se concentrer sur des intrigues secondaires et des personnages peu convaincants, elle finit par manquer d’énergie. Si tu cherches un divertissement léger avec une pointe de nostalgie pour l'époque des épées et des révolutions, Revolution peut te faire passer un bon moment. Mais pour ceux qui espéraient une véritable révolution télévisuelle, c’est plutôt une panne de courant à mi-parcours.