Rocambolesque, ça va de soi !

C'était le feuilleton phare des années 1964 - 1965... Celui qui passait sur la chaine unique d'alors et en noir et blanc.
Les épisodes quotidiens étaient très courts d'une dizaine de minutes en début de soirée (pour les enfants, juste avant d'aller au lit)
C'était évidemment le truc dont on parlait dans les cours de récréation tous les jours (j'avais à peine une dizaine d'années à l'époque) ...
Sauf que chez moi, il n'y avait pas encore la télé. Et s'il y avait eu la télé, rien ne dit que j'aurais eu le droit de regarder (l'école d'abord). Et donc je rageais devant cette double injustice.

Alors le voir en 2021, c'est presque une revanche sur le passé !
Bon, bien sûr le Noir et Blanc est un peu "enneigé" ; une petite remastérisation n'aurait pas fait de mal ...

Les DVD sont organisés en trois saisons et le distributeur a eu l'intelligence de regrouper les feuilletons en des épisodes plus commodes à regarder.

Trois saisons, donc, qui vont mettre aux prises un fameux jeune Rocambole qui représente le Bien avec un sinistre et inquiétant Sir Williams qui représente le Mal.
Grosso modo, la base de l'intrigue est toujours un peu la même dans chaque saison. Sir Williams, le Mal, cherche à s'enrichir et pour cela, monte une affaire compliquée pour s'emparer d'un héritage ou bien encore de la fortune de quelqu'un ou encore du pouvoir qui conduit à la fortune et Rocambole va passer beaucoup d'énergie avec ses fidèles compagnons à décortiquer tout ça.

Je n'irai pas plus loin dans la description sinon pour dire que, vu d'aujourd'hui, les aventures sont quand même assez gentillettes. Elles me semblent horriblement compliquées surtout parce qu'on ne dit pas tout pour conserver une part de mystère. L'inconvénient majeur de cette complexité est qu'on décroche très vite si on n'est pas attentif.
Les aventures – rocambolesques – ça va de soi – sont très théâtralisées. On peut admirer la façon dont les personnages parlent dans un langage très châtié, ce qui ne passerait que difficilement aujourd'hui et permet surtout de mesurer le chemin parcouru par la télévision française de cette époque à aujourd'hui.
A côté de ça, les scénaristes ne se sont pas trop embêtés avec la vraisemblance car parfois je note certains raccourcis osés pour passer d'une situation A à une situation B.

Côté casting, les acteurs issus du théâtre sont de très bons professionnels.
Rocambole c'est Pierre Vernier qui est plutôt un homme de théâtre et de télévision et qui a eu de nombreux seconds rôles au cinéma.
Sir Williams, c'est Jean Topart, l'homme capable de faire pleurer le public en lisant l'annuaire. C'est aussi un homme de théâtre et qui a eu un certain nombre de rôles de narrateur
On note aussi les prestations de plusieurs acteurs qui ont fait leur chemin depuis soit au cinéma soit au théâtre comme René Clermont, Francine Bergé, Hubert Deschamps, Julien Guiomar, Michel Beaune, …

La mise en scène de Jean-Pierre Decourt fait des prodiges malgré les moyens qu'on sent assez limités. Les costumes de l'époque (milieu XIXème) sont plutôt réussis.

Rocambole, c'est avant tout un roman de Ponson du Terrail que je ne connais absolument pas. Je lis ici ou là que le feuilleton est assez fidèle. Si c'est vraiment le cas, je crois que je ne ferai pas l'effort d'aller lire ces romans car j'ai quand même eu du mal à adhérer à toutes ces virevoltantes – rocambolesques - aventures.
Par contre, je n'oserai pas, par pur respect de cette télévision d'un autre siècle (c'est le cas de le dire) descendre en dessous de 6.