Rokka no Yuusha n'est pas l'anime auquel on pourrait s'attendre. N'entendez pas cela comme si je parlais d'une surprise monumentale ou un anime lambda m'apparaîtrait soudain comme un chef d'œuvre, ni comme si un anime très attendu serait une énorme déception mais juste par le fait que le background que peut vous vendre RnY ne servira au final que de décor à une intrigue qui veut se faire passer pour bon polar dans un univers heroic-fantasy. Et en toute honnêteté, c'est loin d'être le cas.
Commençons donc par le positif.
Graphiquement, c'est joli. C'est bien dessiné, coloré, les décors sont agréables et suffisamment détaillés, le chara-design est somme toute assez classique mais plutôt bien réalisé. Je parle du coup de crayon et non du choix de l'apparence des protagonistes, mais j'y reviendrai plus tard. Le seul bémol de ce coté là et pas des moindres, c'est la présence d'une horrible 3D quant à la réalisation des monstres. Que ce soit pour des facilités d'animations ou pour réellement leur donner une dimension "surnaturelle" c'est à mon sens une erreur qui atténue le seul point positif de l'anime car en effet sur tous les autres secteurs, RnY est décevant.
Pour enchaîner sur son coté visuel, l'animation tout d'abord est loin d'être à la hauteur de ce que se fait ces dernières années. C'est plutôt lent et presque saccadé par moment (quand la 3D n'est pas à la rescousse). Un gros point négatif pour ma part qui m'a frappé dès le premier épisode.
On pourrait également ajouter à l'animation défaillante des problèmes de synchronisation entre l'animation des orateurs et la bande son, car il est possible parfois de voir un personnage parler une fraction de seconde avant de l'entendre.
Des points négatifs assez dérangeants mais qui représentent si peu par rapport à ce qui m'a vraiment déçu, l'essence même d'un bon manga/anime, à savoir le scénario. Parlons d'abord des protagonistes ou vous retrouverez tous les clichés pour plaire aux teenagers de moins de 14 ans. Vous disposez en effet du mec qui se prend pour le meilleur et qui le répète assez lors de chaque épisode pour vous amener à lui répondre outrageusement derrière votre écran, la princesse sexy aux oreilles de lapine, le mec mystérieux au look emo, l'assassin qui paye pas de mine, la petite nana sexy trop bad-ass, la petite fille kawaii qui est sensé être la plus puissante et une dernière femme disposant d'un pouvoir physique énorme.
Je n'aborderai ici le scénario que brièvement pour éviter de spoiler mais sachez juste que la trame présentée en introduction par la légende ne sert que de contexte et n'est que très peu utilisée, l'anime se contentant de résoudre une intrigue développée entre les personnages sans se préoccuper de ce qu'il a présenté précédemment. En ce sens la fin m'a extrêmement déçu, car hormis le fait que le contexte n'ait pas évolué alors que c'était vraiment ça le plus intéressant, une nouvelle intrigue se pose, laissant présager une suite qui n'arrivera vraisemblablement jamais.
Concernant l'intrigue en elle-même, il s'agit d'un huis-clos ou chacun cherche la vérité. Les sept protagonistes ne sont pas mis en valeurs à des degrés équivalents et il n'est pas utile d'essayer de mener soi-même l'enquête car pour vous donner l'impression d'un polar bien écrit, l'on vous ballade en ne vous donnant les clés de divers questionnements, qu'une fois ceux-ci résolus, parfois de manière ahurissante, et je ne vous parlerai certainement pas d'une histoire d'amour naissante en 15 secondes chrono. Un scénario vraiment trop bricolé qui a du mal à convaincre tant les twists s'enchaînent à la vitesse des retournements de veste des personnages plus crédules les uns que les autres.
En y repensant je viens de me rendre compte d'un second point positif, il n'y a que douze épisodes et c'est tant mieux !