Une série franchement très moyenne, où tous les dénouements et retournements de situation sont prévisibles. Le remake canadien de Grey's Anatomy mais dans un commissariat de police, comme beaucoup d'autres l'ont dit avant moi.
Les épisodes se partagent entre la vie professionnelle et la vie personnelle (comprenez ici, la vie sentimentale) des protagonistes qui, au début de la série, sont une bande de jeunes recrues de la 15e division de la police de Toronto et leurs instructeurs. Comme dans Grey's Anatomy, on a le couple phare, repérable à des kilomètres à la ronde, j'ai nommé Andy McNally et Sam Swarek, une jeune recrue et son instructeur (enfin, pas dés le début), nos Meredith Grey et Derek Sheperd torontois. En ne regardant que le premier épisode, on peut déjà repérer des tonnes d'autres parallèles entre les deux séries puisque Rookie Blue suit de manière évidente le schéma de Grey's Anatomy :
- le petit voice-over de l'héroïne (que vous ne retrouverez que dans le pilot)
- l'héroïne elle-même qui est une jeune recrue mais la fille d'un éminent policier ayant renoncé à sa carrière et sombré dans l'alcool (comme Meredith est la nouvelle interne fille d'une éminente chirurgienne ayant renoncé à sa carrière et victime de la maladie d'Alzheimer)
- la supérieure sévère qui finit par s'adoucir avec le temps (Noelle Williams, la Miranda Bailey torontoise)
- les jeunes recrues prêtes à tout pour impressionner leurs supérieurs et qui font très souvent de graves erreurs (Andy en fait au moins une à chaque épisode durant les 6 premiers, ça peut devenir agaçant)
- les jeunes femmes à peine recrutées qui flirtent très lourdement (et parfois même sortent) avec leurs supérieurs masculins mais pas l'inverse, etc.
Un scénario qui n'a donc rien d'original si ce n'est que, pour une fois, une série policière se décide à montrer un peu la police. Et quand je dis « police », je parle des officiers qui s'occupent d'un peu tout, allant de la circulation aux violences domestiques, et qui sont souvent relayés au second plan dans les autres séries de ce type comme c'est le cas dans toutes les séries de la franchise Law & Order. Je ne dis pas que le portrait qui en est fait est des plus fidèles, ça je ne peux pas le savoir mais l'idée est intéressante. De toute façon, c'est de la fiction, ça sera forcément un peu romancé (voire beaucoup). Et comme dans toute œuvre de fiction de ce genre, on trouve des erreurs
classiques :
- les réanimations à deux balles (c'est pourtant pas compliqué d'apprendre aux acteurs à faire un massage cardiaque un minimum réaliste)
- les couples qui se rencontrent en de très mauvais termes et semblent se détester au début mais pour qui il est évident qu'ils vont finir ensemble (plus personne n'est dupe)
- les discussions mièvres du genre « T'as eu peur ? » / « Non, parce que tu étais là » (réel dialogue de l'épisode 2 de la première saison), etc.
Alors oui, globalement, j'ai beaucoup de chose à reprocher à cette série sur un plan scénaristique, sans compter que les personnages se contredisent très souvent, en particulier dans les premières saisons. C'est pour cette raison que j'ai eu beaucoup de mal à comprendre le plaisir que j'ai à regarder cette série. Outre tous ces défauts qui, il faut le dire, sont assez communs, Rookie Blue n'est pas une série qui se la pète, pas du tout. C'est peut-être un résultat moyen, mais c'est surtout un résultat modeste avec des personnages types qu'on aime bien retrouver, voire certains qu'on aime bien détester. La série se base davantage sur la vie privée des personnages, et finalement on n'a pas l'impression de regarder une série sur des flics mais plutôt une série sur des personnes assez ordinaires avec leurs petites histoires personnelles et qui se trouvent être flics. À sa manière, la série aborde une foule de sujets allant de la découverte de son homosexualité à la perte d'un proche, tout en passant par la maladie (mentale comme physique), et c'est comme ça qu'on se sent proche des personnages (bien plus que dans Law & Order). Ce n'est d'ordinaire pas le genre de série que je préfère, mais j'avoue adorer me retrouver devant Rookie Blue, rire de bon cœur des frasques des personnages et partager leurs peines et leurs joies. Ce n'est pas intellectuel, ni particulièrement incroyable, c'est juste une série qui ne se prend pas trop la tête et se regarde avec plaisir.