HBO lance son format Black Mirror, une anthologie reposant sur 3 éléments : production minimaliste / acteurs impeccables / scénario brillant.
Et bien sûr, comme seul le dernier point peut faire passer l'épisode de "show original et distrayant" à "chef d'œuvre filmique du 21è siècle", c'est là que le bât blesse pour Room 104.
On peut quand même distinguer des nuances hein... C'est inégal et c'est normal. Même dans Black Mirror, (je veux dire avant que Netflix s'en empare et n'en fasse un produit plus conforme et plus policé - en excluant l'excellent 1er ep), chaque opus parlait plus ou moins bien à chacun de nous, d'autant que le traitement des sujets se cantonnait à une sphère intime. C'est d'ailleurs sa grande intelligence : penser global agir local comme on dit chez les biologistes.
L'intelligence dans Room 104 ? Bah on n'est pas très sûr... Comme Black Mirror, c'est une série efficace. Belle production et interprétation parfaite collent à l’atmosphère inquiétante qui habite la série comme la technologie habite Black Mirror. Mais aucun des scénar n'offre une réelle profondeur, chacun laisse un sentiment d'inachevé voire de précipitation, comme si les showrunners n’exigeaient pas mieux que des idées disparates à boucler dans un format prescrit, 30 à 45 min de mix étrangeté / familiarité sans fins et sans fond. Comme si cette vacuité joliment mise en forme suffisait à en faire un objet remarquable.
Petite mention du 2è épisode allez, celui-ci est abouti et pas mal du tout, à mi-chemin entre "les contes de la crypte" et David Lynch.