Roswell, diffusée sur The WB puis sur UPN à partir de 1999, c’est un peu comme si on prenait un roman d’amour pour ados et qu’on le mélangeait avec les X-Files, mais en version plus "cœurs brisés et regards langoureux". Ici, au cœur de la ville de Roswell, célèbre pour son supposé crash d’OVNI, une bande de lycéens découvre que certains d’entre eux sont... disons, un peu "cosmiques". On suit Liz, une adolescente ordinaire, qui tombe sous le charme mystérieux de Max Evans, le beau brun ténébreux du lycée. Problème ? Max n’est pas un humain. Il est un alien – mais un alien sensible et attachant, avec des pouvoirs surnaturels et des dilemmes existentiels.
L'intrigue démarre fort : Liz se fait tirer dessus lors d’une dispute dans le restaurant où elle travaille, et Max la sauve en lui prodiguant des soins extraterrestres. Ce n’est pas exactement la manière la plus discrète de cacher son identité, et voilà que Liz découvre le secret de Max. À partir de là, c’est parti pour une romance interdite sur fond de mystère cosmique. Si l’idée est séduisante, la série s’étire parfois en longueur, entre crises de jalousie, regards chargés d’émotion, et révélations qui arrivent... très lentement. En gros, si vous cherchez de l’action, vous allez plutôt trouver des balades nocturnes, des discussions à cœur ouvert et des drames adolescents.
Max, Isabel et Michael, les trois aliens en question, tentent de cacher leur nature tout en découvrant qui ils sont et d’où ils viennent. C’est un peu le club des ados paumés de l’espace, coincés entre leur devoir de se protéger et leur désir de vivre une vie normale. Max est sérieux, protecteur, et très "team love et responsabilité" ; Isabel est la mystérieuse beauté glaciale avec des blessures cachées ; et Michael, le rebelle, préfère défier l’autorité et bouder dans son coin. À leurs côtés, Liz et ses amis humains complètent le casting avec des préoccupations tout aussi adolescentes mais bien plus terrestres : le lycée, les relations, et… comment faire avec des amis qui risquent de faire exploser des trucs.
Roswell réussit à capturer une certaine ambiance, mêlant romance et science-fiction dans une petite ville perdue, avec une atmosphère intrigante et une bande-son alternative qui respire les années 90. Les décors de Roswell, entre ses diners vintage, ses rues désertes et ses paysages arides, offrent un cadre parfait pour cette histoire de secrets enfouis et d’énigmes célestes. Cependant, l’esthétique ne suffit pas toujours à compenser le rythme souvent lent et les intrigues secondaires qui traînent en longueur. La série, au lieu de s’aventurer dans une exploration profonde de la nature extraterrestre de ses personnages, préfère se concentrer sur les triangles amoureux et les dilemmes sentimentaux, ce qui peut devenir répétitif.
La série utilise les clichés du drame adolescent à foison : les amours impossibles, les secrets qui finissent par éclater, et les amis qui se retrouvent coincés au milieu de tout ça. Si certains moments de tension fonctionnent, d’autres donnent l’impression d’une série plus focalisée sur les relations amoureuses que sur le mystère extraterrestre. Ce qui est dommage, car les éléments de science-fiction auraient pu apporter davantage de surprises et d’enjeux, mais ils restent souvent en arrière-plan, servant surtout de prétexte pour créer des obstacles dans les romances.
En fin de compte, Roswell est une série qui saura séduire ceux qui aiment les histoires d’amour compliquées avec un soupçon de mystère cosmique. Avec ses personnages attachants et son atmosphère à la fois douce et étrange, elle a un charme indéniable. Mais pour ceux qui espéraient un peu plus d’action alien et de révélations interstellaires, elle risque de sembler un peu trop… terrestre. La quête de réponses laisse souvent place aux dilemmes de cœur, et l’intrigue galactique se fait voler la vedette par les soupirs amoureux. Bref, pour les amateurs de romance étoilée, c’est une belle aventure ; pour les autres, Roswell pourrait bien rester un mystère un peu trop flemmard à résoudre.