Quand la magie se résume à cacher son balai sous le lit et survivre au lycée

Sabrina, l’apprentie sorcière, lancée en 1996 sur The WB, c’est l’histoire de Sabrina Spellman, une adolescente un peu comme les autres… sauf qu’elle découvre le jour de ses 16 ans qu’elle est une sorcière. Pas du genre à habiter dans un manoir gothique : Sabrina vit dans une jolie petite maison en banlieue avec ses tantes Hilda et Zelda, sorcières elles aussi, et Salem, un chat parlant avec des ambitions de super-vilain bloqué dans le corps d’un chat en peluche. Ensemble, ils doivent apprendre à cohabiter entre mondes humain et magique, tout en évitant les bourdes magiques qui pourraient révéler leur secret.


Sabrina est le prototype de l’ado qui veut être "normale" malgré sa vie complètement anormale. Au lieu de s’inquiéter des choses banales, comme les devoirs de math ou les examens, elle se retrouve à jongler entre les formules magiques pour passer les examens et les sorts ratés qui transforment ses amis en citrouilles. Chaque épisode suit un schéma prévisible : Sabrina utilise la magie pour se simplifier la vie, tout dérape et elle doit réparer ses erreurs. C’est un peu comme si elle avait un superpouvoir, mais sans le mode d’emploi.


Les tantes de Sabrina sont le duo comique de la série : Hilda est l’éternelle farceuse, prête à tester tous les sorts les plus absurdes, tandis que Zelda est la voix de la sagesse… une sagesse qui a tout de même tendance à inclure des potions suspectes et des objets enchantés qui explosent. Et puis il y a Salem, le chat sarcastique dont la vraie passion n’est pas la magie, mais le sarcasme. Avec sa voix grave et ses plans pour dominer le monde, Salem est le personnage le plus attachant de la série, malgré ses airs de peluche animée. Ses remarques cyniques et ses conseils douteux transforment chaque scène en mini-spectacle de comédie.


Visuellement, Sabrina, l’apprentie sorcière est marquée par des effets spéciaux qui, même pour l’époque, sont un peu kitsch. Les sorts et les transformations magiques sont des animations simples, parfois un peu maladroites, qui contribuent au charme rétro de la série. Ce n’est pas vraiment du grand spectacle, mais pour une sitcom familiale des années 90, l’essentiel est ailleurs : l’humour, la dynamique entre les personnages, et ce mélange d’absurde qui fait qu’on pardonne facilement les effets visuels dignes d’un écran de veille.


Les intrigues de la série sont souvent légères et tournent autour des tracas du lycée, de la découverte de ses pouvoirs, et des relations de Sabrina avec ses amis humains. Harvey, son petit ami, est l’incarnation parfaite de la gentillesse un peu naïve, toujours dans le rôle du "normal" qui ignore tout de la magie qui l’entoure. Il y a aussi les personnages secondaires comme Libby, la rivale de Sabrina, qui s’évertue à lui rendre la vie difficile, et M. Kraft, le proviseur qui devient à la fois une nuisance pour Sabrina et une cible de sorts ratés.


Cependant, après quelques saisons, la formule de la série commence à tourner en rond. Les épisodes se ressemblent un peu trop : Sabrina fait un mauvais choix, ses pouvoirs échappent à son contrôle, et elle apprend une leçon. Le personnage évolue peu, et l’humour finit par devenir répétitif. Les dilemmes lycéens de Sabrina deviennent prévisibles, tout comme les solutions magiques qui finissent toujours par l’attirer dans de nouvelles galères. Pour ceux qui aiment les séries avec une progression d’intrigue ou des arcs narratifs profonds, Sabrina, l’apprentie sorcière reste superficielle.


En conclusion, Sabrina, l’apprentie sorcière est une sitcom douce et divertissante, un mélange de magie et d’humour léger qui a charmé toute une génération. C’est une série sans grandes prétentions, où les effets spéciaux un peu datés et les intrigues simples contribuent à son charme nostalgique. Sabrina est une héroïne attachante, et son quotidien entre sortilèges ratés et devoirs d’école est un cocktail amusant d’absurde et de clichés du lycée. Un plaisir coupable pour ceux qui aiment la magie légère, les gags de sitcom et les chats sarcastiques aux ambitions démesurées.

CinephageAiguise
5

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le 13 nov. 2024

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