Sac d'os
4.8
Sac d'os

Série A&E (2011)

Bag of Bones est la preuve qu'adapter une œuvre de Stephen King au cinéma n'est pas toujours synonyme de réussite, surtout si le roman n'est déjà pas terrible. Une histoire d'écrivain hanté par des revenants qui poussent notre héros à découvrir un vieux secret enfoui dans une petite ville américaine, ça n'a rien d'original. Le bouquin était un prétexte fantastique pour dévoiler le côté romantico-gothique du King ponctué de certaines piques à ses concurrents et devenait alors une œuvre plus dramatique qu'horrifique pour l'auteur.


Mais quand le fidèle Mick Garris (six collaborations au compteur) s'attaque au projet pour un téléfilm en deux parties, sans budget et avec des idées en tête allant dans le vent contraire à ceux du roman, on sent que le produit va être une déception... Bingo, Bag of Bones est un raté de premier ordre. Car en dépit d'un très bon casting (Pierce Brosnan, Melissa George, Annabeth Gish, Matt Frewer), le téléfilm est d'un rare ennui, l'histoire oubliant les frissons pour se concentrer sur la reconstruction d'un écrivain veuf persuadé que sa défunte femme lui envoie des messages de l'au-delà pour élucider un mystère stagnant dans une vieille contrée du Maine.


Nous sommes en 2011 et des magnets qui bougent tous seuls sur le frigo, des grincements de plancher et des rêves aux effets poussifs ne font malheureusement plus d'effet. Mick Garris, trop ancré dans les effets "à l'ancienne", peine à proposer quelque chose de vraiment prenant et échoue lamentablement en ce qui concerne le côté horrifique voire fantastique.


Terriblement prévisible, parfois incroyablement ridicule (le flashback sur Sara Tidwell, la confrontation entre notre héros et les bad guys du film...), Bag of Bones est une vaste fumisterie où tout sonne faux, des décors (les arbres en plastique, toujours aussi ringards) à l'interprétation. Agrémentée des habituelles longueurs dispensables inhérents à tout bon téléfilm de 3h, l'adaptation oublie que le roman se penchait sur le côté humain d'une histoire censément bouleversante et permettait au lecteur de se mettre dans la peau d'un écrivain dévasté cherchant à trouver le deuil à travers une histoire passablement fantastique. Ici, c'est l'ennui mortel aux côtés d'un Pierce Brosnan cabotinant pour on ne sait quelle raison dans une mélasse informe et sans intérêt. À éviter.

Créée

le 11 avr. 2019

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