Mick Garris a déjà adapté plusieurs fois Stephen King, dont une nouvelle version de « Shining » beaucoup plus fidèle à celle qu'avait pu signer Stanley Kubrick. Hélas, s'il n'y a pas de doute quant à l'aspect très respectueux du réalisateur pour « l'esprit » du maître, il y en a beaucoup plus concernant sa capacité à mettre en œuvre des téléfilms tenant debout. Car hormis une image de superbe qualité et un cadre honnêtement exploité, difficile de trouver de réels motifs de satisfaction. Il faut dire qu'en plus des difficultés qu'a Garris pour mener sa barque, le matériel d'origine ne semble pas être le meilleur de l'écrivain.
Répétitions, facilités narratives, émotion bon marché, plusieurs personnages à la limite du grotesque, sans parler de quelques auto-références (notamment à « Shining » d'ailleurs) sans grand intérêt : ce qui reste à peu près supportable un temps finit par devenir vraiment lassant, pour ne pas dire franchement pénible après plus de 150 minutes de visionnage. Après, peut-être aussi ce que qui fonctionnait à l'écrit se casse la gueule à l'écran, et la responsabilité de Garris est alors engagée : montage médiocre, scènes ne fonctionnant pas, dialogues faux à plusieurs reprises, incapacité à suggérer l'angoisse... Je me suis surpris à plusieurs reprises à noter les carences incroyables dont souffre ce « Bag of Bones », même certains moments-clés tombant totalement à plat devant l'inertie de l'équipe technique et du chaos narratif dans lequel est régulièrement plongée l'œuvre.
Quant au pauvre Pierce Brosnan, le costume du héros apparaît vite bien trop grand pour un acteur de son envergure, les seconds rôles étant à peine mieux (allez, on exceptera Anika Noni Rose, d'autres étant vraiment trop sous-exploités pour tirer un vrai constat). Bon, il y a quand même quelques fausses pistes pas idiotes et les révélations finales sont plutôt convaincantes, encore aurait-il fallu qu'elle soit amenées avec autrement plus de subtilité et talent... Non, j'ai beau chercher, il n'y a vraiment pas grand-chose à sauver de cette adaptation tristoune et longuette, à des années-lumières de celles proposées par Kubrick, Cronenberg et Carpenter il y a maintenant plus de trente ans. A quand un digne successeur de « The Mist », dernière réussite en date adaptée de King ??!!