Quand la Galaxie perle face aux chevaliers en quête de glamour

Saint Seiya : Saintia Sho, diffusée sur SKY PerfecTV! en 2018, promettait de donner un vent de fraîcheur féminine à l’univers des Chevaliers du Zodiaque. On avait de grandes attentes : des héroïnes en armures rutilantes, prêtes à défendre Athéna avec autant de panache que les Seiya, Shiryu et consorts. Mais au final, le tout ressemble davantage à une constellée de promesses non tenues. Ce spin-off tombe rapidement dans un schéma où les étoiles peinent à briller et où les combats, qui devraient être des symphonies cosmiques, se déroulent avec l’intensité d’un feu de Bengale mal allumé.

Le scénario, centré sur les Saintia, un groupe de guerrières d’élite chargées de protéger Athéna dans l’ombre, tente de redéfinir le genre avec des héroïnes plus proches des magical girls que des chevaliers de bronze brutaux. Si l’idée de mettre en avant des personnages féminins est honorable, l’exécution laisse à désirer. Nos héroïnes semblent passer plus de temps à faire de la pose qu’à déployer leur Cosmos dans des attaques fulgurantes, et les combats, censés être l’apothéose de la série, se terminent souvent avant d’avoir vraiment commencé.

Les personnages, bien que potentiellement intéressants, sont trop caricaturaux pour marquer les esprits. Shoko, notre héroïne principale, est vaillante et déterminée, mais son développement est aussi mince qu’un fil de constellation. On aurait aimé la voir affronter des dilemmes épiques, des quêtes d’honneur et de survie comme les chevaliers classiques. Au lieu de cela, elle oscille entre héroïne classique et amoureuse en détresse, un mélange qui ne décolle jamais vraiment. Le reste de l’équipe, bien que visuellement distinctif, manque de profondeur, et leurs motivations semblent se limiter à une fidélité un peu forcée envers Athéna.

Les fans espéraient des affrontements cosmiques, mais se retrouvent devant des séquences qui manquent cruellement d’énergie et d’épique. Les attaques manquent de l’intensité et de l’effet dramatique qui ont fait la gloire des Chevaliers du Zodiaque d’origine. Pire encore, l’animation, souvent saccadée et aux décors minimalistes, donne l’impression que même les étoiles elles-mêmes ont décidé de baisser leur luminosité pour ne pas être trop associées à cette aventure.

L’univers Saint Seiya a toujours été un savant mélange d’action, de mythologie et de drame héroïque. Or, Saintia Sho semble hésiter à assumer son héritage : le ton vacille entre des scènes d’action au rabais et des dialogues qui tentent de sonner profonds mais qui se perdent dans des réflexions un peu superficielles sur l’amitié et la loyauté. Même les méchants semblent peu investis, comme s’ils faisaient leurs heures de service sans grande conviction. Eris, la déesse de la discorde, aurait dû incarner un véritable fléau galactique, mais elle peine à sortir de l’ombre des autres antagonistes iconiques de la série.

En résumé, Saint Seiya : Saintia Sho est une tentative d’élargir l’univers mythique de Saint Seiya avec des héroïnes en première ligne, mais elle échoue à capturer la magie de la saga originale. Les étoiles qui devaient briller dans ce spin-off s’éteignent trop vite, et l’intensité cosmique laisse place à des batailles aux enjeux trop faibles. Ce n’est pas un désastre cosmique, mais les constellations auraient sans doute préféré passer leur tour. Pour retrouver la véritable intensité du Cosmos, mieux vaut se replonger dans les aventures des chevaliers classiques, là où le souffle épique était vraiment au rendez-vous.